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La grève des enseignants du CNES-USTO n'a pas empêché les examens

par Houari Barti



Le mot d'ordre de grève lancé par la section CNES-USTO pour exiger le départ du doyen par intérim de la faculté d'architecture et de génie civil n'a pas pu empêcher la tenue hier des examens du 3e EMD. L'administration a, semble-t-il, réussi à trouver la parade, du moins pour le moment, en faisant appel en premier lieu aux enseignants non grévistes pour assurer la tenue de ces examens. Une manoeuvre que le coordonnateur de la section CNES-USTO a qualifié de «fuite en avant» car elle ne règle en rien le fond du problème. «Notre grève est une action raisonnée et mûrement réfléchie, qu'on a décidée dans le calme et dans la sérénité», a-t-il affirmé, en réitérant la volonté des enseignants grévistes à continuer leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications. «Aujourd'hui, l'administration a pu utiliser le climat de peur qui règne parmi certains enseignants pour les amener à tenir les examens. Mais, demain, elle ne pourra pas contraindre tout le monde à assurer la correction, indispensable pour le calcul des moyennes générales.

Du coup, pas moyen de faire les examens de rattrapage ni les délibérations», a expliqué M. Chouicha. Et d'ajouter sans ambages : «si on veut mettre dans la balance, d'un côté les enseignants et de l'autre un doyen accusé de tous les maux, nous sommes prêts à assumer les conséquences». C'est dire la détermination du CNES-USTO qui exige le départ du doyen par intérim de la faculté accusé d'«abus de pouvoir». Une accusation que le syndicat compte même porter devant la justice à travers une plainte officielle qui sera déposée devant le tribunal pénal, en se constituant partie civile, tel qu'indiqué lors d'une conférence de presse animée dernièrement par M. Chouicha Kaddour. «Ponctions sur salaires injustifiées, refus de réunir le conseil de gestion pour discuter de la répartition du budget, non-respect des mandats des membres du Conseil scientifique», sont autant de cas «d'abus de pouvoir» de la part du doyen que dénoncent à ce jour 12 enseignants de la faculté, avait affirmé le conférencier. Le CNES-USTO compte également déposer plainte contre le recteur de l'université Mohamed Boudiaf auprès du tribunal pénal pour «pression contre les délégués syndicaux et atteinte au droit constitutionnel qu'est le libre exercice du droit syndical». Le conférencier avait affirmé dans ce même ordre d'idée, que la section CNES-USTO n'hésitera pas à saisir les instances internationales si elle estime que tous les recours possibles en Algérie ne lui ont pas permis d'être rétablie dans ses droits à l'exercice syndical. Une option que lui garantit le droit algérien, car l'Algérie est signataire du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, avait-on encore affirmé.