En guise de
clôture du festival espagnol à Oran, le guitariste espagnol Jorge Orozco a
donné, jeudi dernier, un récital de musique au conservatoire municipal Ahmed
Wahbi. La salle, pouvant contenir quelque trois cents places, était pleine à
craquer. Au final, une véritable standing-ovation fut réservée à ce virtuose de
la guitare ; ce soliste sachant manier ses cordes avec une telle dextérité
qu'on peut dire, sans trop d'exagération, qu'il a tout d'un Django Reinhart. Le
concert de jeudi dernier a débuté aux alentours de 19 heures pour durer quelque
deux bonnes heures. Le spectacle s'est scindé en deux parties. La première
partie a compris les pièces de compositeurs espagnols nés en deuxième moitié du
XIXème siècle: Francico Tarrega à titre d'exemple (1852-1909), mais aussi Isaac
Albéniz (1860-1909), ou encore Estanislao Marco (1873-1954). Quant à la seconde
partie, elle a eu lieu après une dizaine de minutes de pause au cours
desquelles l'assistance présente a pu se dégourdir les jambes. Dix minutes plus
tard donc, le soliste s'est penché sur des pièces de compositeurs contemporains
internationaux: Roland Dyens (1955), Francis Kleynjans (1951) et Carlo
Domeiconi (1947). Jorge Orozco est né à Valence en 1961; c'est à 9 ans qu'il
commence ses études de musique; études qui le mèneront, en 1985, à l'obtention
du Prix d'honneur de fin d'études dans la spécialité de guitare. Plus tard, il
fut couronné par d'autres prix, parmi lesquels on peut compter: «le Prix de la
Union Musicale Espagnol» en 1986 et le prix du «meilleur interprète de la
communauté de Valence» en 1988. Parmi ses maîtres, on peut citer Andrés
Segovia, Abel Carlevaro, Leo Brouwer, Jorge Cardoso, David Russel et Roland
Dyens. Aujourd'hui, Jorge Orozco est professeur dans le Conservatoire
professionnel de musique de Torrent et directeur artistique de la rencontre
internationale de guitare de la ville de Torrent. Sa prestation de jeudi
dernier à Oran vient grossir les rangs de la vingtaine de pays dans lesquels ce
soliste de génie a joué.
Ainsi se clôture
donc le 5ème festival espagnol à Oran, festival qui a duré tout un mois et au cours
duquel maintes activités ont eu lieu. Javier Galvan, directeur du Cervantès,
n'a pas caché sa satisfaction quant au succès qu'a eu ce festival en cette
année spécialement. «Cela nous encourage à aller encore plus loin l'année
prochaine; on songe même à faire ramener des cinéastes et des réalisateurs
espagnols». En fait, pour expliquer le succès tout particulier de cette année,
il ne faut pas oublier que d'un point de vue budgétaire, le Cervantès d'Oran ne
dépend plus de celui d'Alger, donc, par ce fait, il se sent plus apte à la
créativité. C'est ce que nous a fait comprendre Javier Galvan: «Ne dépendant
plus du Cervantès d'Alger, on est plus autonome». Pour finir, avis aux
mélomanes, il est à signaler que Jorge Orozco se produira aujourd'hui même à Aïn
Témouchent et lundi prochain à Mostaganem.