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Algérie-France: La commission interparlementaire se réunira à Alger

par Djamel Belaïfa

«Un dialogue de haut niveau s'est désormais instauré entre nos deux institutions. Il nous permet, comme nous le souhaitons de part et d'autre, d'apporter une contribution spécifique à cet édifice important que sont les relations entre l'Algérie et la France».

C'est en ces termes que s'est exprimé le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, pour rappeler l'importance du dialogue de haut niveau dans la promotion des relations entre Paris et Alger. Ziari, qui s'exprimait en France, jeudi, lors du déjeuner offert à son honneur au palais Bourbon, par son homologue français M. Bernard Accoyer, a estimé que «le rôle des institutions élues est d'autant plus pertinent que ses relations d'une diversité et d'une densité exceptionnelles concernent tous les aspects de l'activité politique, économique, sociale et culturelle». Le président de l'APN a affirmé que chacun des deux pays est un partenaire majeur pour l'autre, rappelant à cette occasion que le dynamisme des échanges commerciaux qui connaissent actuellement une croissance soutenue à la faveur des programmes de développement lancés par l'Algérie, doit beaucoup à la composante humaine des rapports des deux pays. «La présence d'une importante communauté algérienne en France est un facteur structurant qui confère à notre relation bilatérale toute sa spécificité et sa richesse», a ajouté M. Ziari. Le président de l'APN a estimé qu'une contribution efficace à la promotion de la coopération bilatérale ne saurait se concevoir sans une meilleure compréhension. Le dialogue direct que permet ce type de rencontres est le meilleur moyen de la favoriser. C'est d'ailleurs dans ce contexte que M. Ziari a déploré «le traitement rapide et superficiel de l'information qui concerne le pays». «Notre opinion publique, dans toutes ses composantes, est souvent irritée par l'image partiale et tendancieuse que les médias lourds français donnent parfois de l'Algérie», a-t-il souligné, précisant que l'objectif n'étant pas «de revendiquer une image idyllique mais de souhaiter un traitement objectif et équilibré de nos réalités politiques, économiques, sociales et culturelles». Pour le président de l'APN, cet aspect n'est pas sans conséquences sur l'évolution des rapports bilatéraux d'où la nécessité de sensibiliser les élus français sur les réalités de l'Algérie d'aujourd'hui, souvent occultées par les médias.

Pour sa part, le président du groupe parlementaire de la majoritaire présidentielle UMP, Jean-François Coppé, a souligné la nécessité d'enclencher une nouvelle étape dans les relations algéro-françaises et de regarder vers l'avenir. «Nous avons envie de regarder vers l'avenir. C'est la raison pour laquelle nous avons insisté combien nous serions heureux d'intensifier nos relations. C'est pour cela qu'il faut se voir, se parler pour découvrir les grands enjeux qui font l'avenir», a-t-il souligné. Pour M. Coppé, il est impératif de faire un véritable travail sur l'identité. Pour cela, dira t-il, il faut casser les tabous: il faut mieux connaître la religion de l'autre, la culture de l'autre, essayer de faire en sorte que les uns et les autres, aussi bien en Algérie qu'en France, se parlent, s'écoutent et se respectent.

Par ailleurs, la première réunion de la Grande Commission interparlementaire France-Algérie, qui a été officiellement instituée jeudi à Paris, aura lieu à Alger à la fin de cette année. Lors de la séance de travail qui a précédé la signature du règlement intérieur de cette Grande Commission, le président de l'Assemblée nationale française, M. Bernard Accoyer, a qualifié cette rencontre d'importante et d'historique car, a-t-il dit, elle marque la volonté des deux parties d'avancer et de construire l'avenir. Le président de l'Assemblée nationale française s'est félicité des bonnes relations entretenues par les deux institutions parlementaires, soulignant le rythme «soutenu» des contacts et des échanges bilatéraux. Dans son intervention, M. Ziari a indiqué que «la densité exceptionnelle des relations entre nos deux pays, la qualité des rapports d'estime et d'amitié qui existent entre nos deux Assemblées confèrent à la Grande Commission toute sa pertinence et la place qui lui revient.» «Concertation, coopération et dialogue sont les maîtres mots qui ressortent du protocole-cadre de coopération parlementaire que cette Grande Commission est appelée à traduire dans les faits», a-t-il souligné.

Mercredi, devant les membres de la commission des Affaires étrangères, M. Ziari avait souligné la nécessité de considérer l'Algérie comme «un partenaire privilégié» de la France au vu de nombreux facteurs géographiques, historiques, économiques et de l'importance du poids que représente la communauté nationale établie en France. Questionné sur la question de la repentance, le président de l'APN avait précisé qu'elle «ne constitue nullement un point d'achoppement, ni un préalable ou condition fixée par l'Algérie». «La question s'est posée après l'adoption par la France de la loi du 23 février 2005 glorifiant le passé colonial de la France. Nous avons ressenti cela comme une provocation. Il est normal que nous réagissons à chaque fois où il y a provocation», avait-il précisé.