|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Une hausse brusque et rapide des cours pétroliers dans le cas d'une
reprise de l'économie mondiale inquiète d'ores et déjà les plus grands pays
industrialisés au monde, ceux du G.8. Cette inquiétude est inhérente à la
baisse drastique des investissements dans le secteur pétrolier, à la suite de
la crise économique mondiale.
C'est en substance le menu de la réunion de deux jours du G.8 à Rome consacrée à l'énergie. Dimanche, à la fin de la 1ère journée de leurs travaux, auxquels assistent des pays producteurs dont l'Algérie, les pays membres du groupe ont appelé à la poursuite des investissements pour éviter les problèmes d'approvisionnements, et partant une surchauffe des prix lorsque la crise économique s'estompera. Pour surmonter la crise, il faut une alliance entre les entreprises et les Etats. Afin que les investissements se poursuivent, a estimé le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola. Les incertitudes actuelles qui pèsent sur les investissements dans des secteurs stratégiques, comme le pétrole, préoccupent en fait les pays industrialisés qui, s'ils appellent à la poursuite des investissements pétroliers, travaillent déjà sur des scénarios de pétrole à bas prix au moment de la fin de la crise économique et financière, qui devrait intervenir vers fin 2010, selon des experts du FMI. «Les investissements dans de nouveaux projets énergétiques et de nouvelles technologies sont aujourd'hui différés ou annulés à cause des incertitudes pesant sur les marchés financiers et de la réduction de la demande», relève Scajola, qui prévient que «lorsque la crise sera terminée, il existe le risque d'une offre insuffisante d'énergie et donc de prix élevés et instables». Les prix du brut ont repris des couleurs depuis le début du mois de mai, sur le sillage de bons indicateurs en provenance des Etats-Unis et de la garantie d'une demande soutenue durant l'été. Les prix ont repassé le seuil des 60 dollars/baril, alors qu'ils avaient frôlé les 32 dollars à la fin de l'année, moins de six mois après un record absolu de 147,50 dollars en juillet dernier. Les ministres de l'Energie, ou leurs représentants, de quinze pays parmi lesquels de grandes puissances émergentes et des pays producteurs (Algérie, Brésil, Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud, Egypte, Corée du Sud, Arabie Saoudite, Australie, Indonésie, Libye, Nigéria, Rwanda, Turquie) ont été invités à cette réunion du G.8, présidée par l'Italie. Et les 23 pays représentent plus de 80% de la demande et de l'offre d'énergie dans le monde, selon le ministère italien. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, participe à cette réunion, ainsi que plusieurs ministres OPEP, invités pour discuter avec les pays industrialisés sur des stratégies communes pour maintenir le niveau des investissements pétroliers, en dépit des effets dévastateurs de la crise économique et financière. «A cause de la réduction des investissements, il y a une certaine inquiétude sur un manque d'offre à moyen terme, et donc une hausse des prix quand la demande repartira», estime le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nabuo Tanaka. Et selon lui, «Les investissements dans l'exploration-production sont très, très importants pour éviter ce manque d'offre». Et avec une baisse de 38% des investissements mondiaux dans l'énergie renouvelable, c'est pratiquement le branle-bas de combat au sein des pays industrialisés, toujours à la recherche d'un baril de brut au moindre coût. La réunion sur l'énergie des pays du G.8 devrait baliser les contours que devrait prendre pour les prochaines années la politique énergétique au moins des pays de l'Union européenne, inquiets quant à la sécurité de leurs approvisionnements en gaz en provenance de Russie. |
|