La localité d'El-Khroub, dans la wilaya de Constantine, s'est réveillée hier avec les hurlements des sirènes d'ambulances de la protection civile, accompagnés d'un branle-bas de combat aux alentours de la cité universitaire filles «Mohamed Seddik Benyahia». Une autre intoxication alimentaire s'est déclarée au sein de cette cité universitaire (d'une capacité d'accueil dépassant les 2.800 lits), dont les résidentes ont passé une nuit blanche, se tordant de douleurs à l'estomac.

Dès la première heure de la matinée d'hier, aux environs de 7 heures 30 minutes, et devant la persistance, voire l'aggravation, des signes d'une intoxication alimentaire collective, en l'occurrence «vomissements et douleurs à l'estomac» chez les pensionnaires de la résidence, les éléments de la protection civile sont appelés à la rescousse. Cinq ambulances, quatre médecins et 25 pompiers se chargeront de monter un hôpital avancé à l'intérieur de la cité universitaire Mohamed Seddik Benyahia, où plus de 72 résidentes recevront les premiers soins, alors que 95 autres étudiantes, dont l'état de santé a été jugé critique, seront transférées au service infectieux de l'hôpital d'El-Khroub.

Quant aux causes ayant provoqué cette intoxication alimentaire collective, et d'après les premiers éléments en notre possession, on soupçonne la qualité de la nourriture servie au dîner dans la nuit du 23 au 24 mai. Des plats témoins constitués de pois chiche et de pâtisserie, consommés au dîner en question, ont été récupérés par les éléments de la police scientifique et remis au laboratoire d'analyses bactériologiques afin de déterminer avec exactitude l'origine de cette intoxication alimentaire.

Au total, près de 170 résidentes seront touchées par cette intoxication alimentaire collective, qui vient rappeler aux mémoires, encore fraîches, l'épisode de celle survenue le 3 du mois de février dernier à la cité universitaire Nahas Nabil, où pas moins de 407 résidentes ont été victimes d'une intoxication alimentaire à la suite d'une consommation de poulet et de pâtisserie au dîner. Pour rappel, le dossier de cette affaire est passé devant le tribunal correctionnel de Ziadia le 16 mars dernier et des peines de 2 ans de prison ferme ont été prononcées contre le fournisseur de la pâtisserie et deux de ses employés.

A peine la saison des grandes chaleurs installée, on enregistre à Constantine le deuxième cas d'intoxication collective, le premier ayant été signalé le 19 mai dernier dans une école primaire à Chaab Ersas (école «El Kobbi»), où 35 élèves furent évacués aux urgences pédiatriques à la suite de la consommation d'un repas à la cantine, avec du yaourt comme dessert. Deux enquêtes sont, donc, en cours à Constantine pour déterminer les responsabilités.