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Suite à la décision prise samedi après-midi par les 23 transporteurs
d'arrêter les dessertes entre El-Khroub et Salah Derradji, les quelque 20.000
habitants de cette dernière localité sont plongés dans un total désarroi.
Hier matin, agglutinés par dizaines tout le long des routes, des étudiants, lycéens, collégiens, travailleurs et travailleuses guettaient le moindre moyen de transport pour se rendre à El-Khroub, où les moyens de transport sont relativement plus fournis, pour leur permettre de se rendre à Constantine ou ailleurs. «En cette période des compositions, d'examens de fin d'année, les transporteurs ont mal choisi leur période. Nous sommes pris en otage pour des problèmes qui ne sont pas les nôtres», nous ont confié, hier matin, des étudiants en colère. Même réaction chez des travailleurs et aussi chez les simples ménagères désirant se déplacer vers le chef-lieu de la commune. Du côté des transporteurs, la version est unanime : «C'est à cause de la décision de la mairie de nous faire évacuer de notre point de stationnement habituel en ville et nous imposer le stationnement au niveau de la gare routière située à la sortie Sud de la ville, ainsi que l'instauration d'une taxe abusive. Nous resterons en grève le temps qu'il faut, quitte à rester en chômage». Voilà donc le mot d'ordre général des transporteurs qui assurent à bord de «J9», la desserte entre la ville d'El-Khroub et le village agricole de Salah Derradji, sur une distance de quatre kilomètres environ. Du côté de la mairie d'El-Khroub, on soutient que cette décision a été prise après mûre réflexion et dans l'unique souci de faciliter la vie au citoyen. «Notre souci majeur, nous confie M. Hemaïzia, le vice-président de l'APC, est de créer des emplois et non pas d'en supprimer. Cette nouvelle feuille de route oblige tous les transporteurs à transiter obligatoirement par la nouvelle gare routière. A partir de là, le voyageur pourra trouver toutes les destinations qu'il désire soit vers Constantine, Bounouara, Aïn Abid, Oued Zenati ou Guelma, et cela dans les deux sens». Du côté des usagers, la décision de la commune est accueillie avec satisfaction. Les transporteurs parlent aussi et surtout du fait qu'ils devront s'acquitter, pour frais de stationnement, d'une taxe quotidienne qui oscille entre 50 et 100 dinars. «Pourquoi ce détour obligé et pourquoi cette taxe ?», s'interrogent-ils. Et de rappeler «que tout leur matériel subit au fil des jours des dégradations ruineuses à cause de l'état du tronçon complètement défoncé tout au long des quatre kilomètres du parcours qui relient El-Khroub à Salah Derradji. La route entièrement décapée s'est transformée en une gigantesque piste pierreuse, cahoteuse et poussiéreuse». En attendant de voir la situation se clarifier, le secrétaire général du syndicat des transporteurs, que nous avons contacté, «partage l'avis de ses confrères mais souhaite voir les parties en conflit trouver rapidement un compromis. Avec des revenus quotidiens qui ne dépassent pas les 1.500 dinars, dit-il, une taxe supplémentaire, une route impraticable, il va falloir prendre en considération les embouteillages où il faudra deux heures pour une simple rotation. Le détour, à mon avis, ponctue notre interlocuteur, est une aberration qui n'arrange en rien le citoyen. Bien au contraire !» |
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