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Engagée depuis près de 3 ans, la liquidation de l'entreprise de la Centrale laitière d'Oran (CLO) a été enfin prononcée, le 17 du mois en cours, en assemblée générale extraordinaire (AGEX) tenue au siège du groupe Giplait. Contacté à ce sujet, le liquidateur Smaïn Berchiche, qui a conduit toutes les étapes menant à la dissolution anticipée prononcée le 22 novembre 2006, nous a précisé à cet effet que « les actifs résiduels de l'EPE/CLO ont été remis officiellement à la direction des Domaines en juillet 2007, conformément à l'article 5 du décret 07/122 datant du 23 avril 2007». Pour rappel, cette centrale laitière, entrée en production en 1949 et qui répondait aux besoins de tous les consommateurs de l'Ouest algérien dans les années 60, s'érige sur une superficie de plus de 5.000 mètres carrés situés en plein centre d'Oran et dans une zone à haute valeur foncière. Par ailleurs, M. Berchiche nous apprend que les participants à l'AGEX, en l'occurrence le groupe Giplait, le liquidateur et le commissaire aux comptes, ont approuvé le rapport de liquidation qui revient sur plusieurs aspects concernant la faillite de l'entreprise. A ce titre, notre interlocuteur rappellera le plan de redressement mis en place en 2006, pour lequel la relance de la seule activité lait nécessitait des investissements de l'ordre de 30 milliards. Toutefois, cette alternative pour replacer la CLO sur le marché du lait et de ses dérivés était vouée à l'échec, étant donné qu'en plus des parts de marché qu'elle a perdues avec l'entrée en force des producteurs privés, l'entreprise a enregistré durant 4 années consécutives des déficits importants, dont le dernier en date est celui de l'exercice 2006 avec pas moins de 23 milliards de centimes. Dans son rapport, le liquidateur renvoie le déclin de la CLO notamment à la mauvaise gestion et au manque de volonté aussi bien de ses gestionnaires que de son collectif de travailleurs à assurer la pérennité de leur outil de travail. Questionné à propos des anciens points de vente de l'Orolait, notre interlocuteur avance qu'ils ne font pas partie du patrimoine de la CLO. En revanche, concernant l'actuelle salle des fêtes «L'Oranaise», notre source indique que c'est une question qui demeure encore en suspens, tout en reconnaissant que cette structure est partie intégrante des actifs résiduels de la CLO, en rappelant qu'à l'origine, cette structure a été affectée à des travailleurs de la centrale dans le cadre de l'externalisation de l'activité. Toutefois, le contrat de location a expiré en décembre 2007 et l'activité est toujours en cours. A cet effet, M. Berchiche, en tant que liquidateur, nous apprend qu'il a saisi les directions des impôts et du commerce pour faire cesser l'activité. Au plan social, contrairement aux autres entreprises qui ont opté pour le volet social (départ volontaire ou mise en retraite), les derniers 140 agents de la CLO ont été soumis à un accord collectif conclu entre le groupe et le partenaire social et considérant que la dissolution de la CLO exigeait le recours aux dispositions du code du travail dans son chapitre de la rupture de la relation de travail, autrement dit le licenciement, et par voie de conséquence le droit aux indemnisations. A ce titre, M. Berchiche nous fait savoir que les travailleurs ont bénéficié d'indemnités conséquentes allant de 80 à 160 millions de centimes pour chaque travailleur. Ce feuilleton clos, un second commence avec une autre procédure qui aura lieu avec le dépôt du bilan auprès de la tutelle. Il sera question que les actifs résiduels soient remis par l'administration des domaines à l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation du foncier (ANIREF), qui devra les concéder soit de gré à gré, s'il s'agit d'un projet d'envergure après l'aval du Conseil national de l'investissement (CNI) et du Conseil des ministres, soit aux enchères. |
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