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L'Université algérienne a perdu tout ce qui faisait d'elle
une grande université. Il est inutile d'entrer dans les détails. Disons
simplement que deux facteurs essentiels ont fini par achever cette institution
que d'autres, auparavant, avaient traînée et ligotée sur l'autel de leur
opportunisme. D'abord, la poussée anarchique des centres universitaires et des
universités et, ensuite, l'effritement (volontaire ?) de la conscience et de
l'honnêteté.
Dans certaines parties du monde, comme la nôtre, les chiffres importent plus que ce qu'ils signifient. Il ne suffit pas de bomber le torse en affichant, à chaque campagne électorale, le nombre d'amphis construits, de salles et de places pédagogiques car l'essentiel dans l'université c'est tout sauf le béton. Il n'y a que dans certains esprits que les murs de l'université peuvent être confondus avec l'université elle-même. Beaucoup de choses ne vont pas bien dans notre université. C'est malheureux à dire, mais nous nous devons de nous le dire. Côté enseignants, il y a des choses à revoir. Côté étudiant, il y en a aussi. Côté programme, tout est à refaire, côté gestion aussi... il n'est pas un aspect, un seul, que l'on pourrait faire valoir par les temps qui courent. Et le comble, c'est que chaque université est considérée comme un bien «arch» par ceux sur la terre desquels elle se trouve. Et de ce fait certains veulent les gérer (et les gèrent en réalité) comme ils géreraient leurs propres terres. Tout le monde convient que la privatisation n'est pas toujours une bonne chose. Mais il se peut, parfois, qu'elle soit hautement profitable pour la société. D'autre part, lorsqu'il n'y a vraiment pas de choix, alors la privatisation devient la solution idéale. N'entrons pas dans les détails pour éviter de secouer de faux conforts ou de frustrer des consciences absentes. Et disons simplement que l'Université algérienne gagnerait à s'ouvrir sur le privé. Un privé qu'il convient de bien cadrer pour ne pas refaire la désolante expérience dans certains secteurs dont tous les citoyens se plaignent. Apparemment c'est ce à quoi le ministère de l'Enseignement supérieur s'est attaché en mettant en place, pour les intéressés, un cahier de charges qu'on dit «draconien» en vue de l'ouverture d'établissements privés d'enseignement supérieur. Cette balise est sans doute nécessaire mais la meilleure c'est sans conteste le marché car seul ce dernier pourra, par la suite, évaluer les différentes universités et récompenser les meilleures. Finie l'ère de l'université arch ? Vivement ! |
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