
Un jeune homme,
H.A., 25 ans, a été condamné hier par le tribunal criminel d'Oran à la peine de
mort pour parricide. Reconnu coupable du meurtre de son père à l'unanimité par
le jury qui lui a refusé par ailleurs les circonstances atténuantes, l'accusé a
écopé de la peine capitale pour avoir donné la mort volontairement à un
ascendant légitime, son père, âgé alors de 53 ans. Le crime immonde eut pour
théâtre le quartier populaire de Saint Pierre, à Oran, l'été dernier. Le 17
août 2008, exactement. Une dispute entre le père et son fils, comme il leur
arrivait très souvent, selon des témoins parmi des voisins et des proches de la
famille, a dégénéré. L'altercation eut pour cadre, comme très souvent aussi, le
local où le père et son fils apprenti exerçaient le métier, plutôt
traditionnel, de tailleur couturier, laquelle activité constituait le gagne-pain
de cette famille nombreuse. Dans un accès de colère, le fils, un grand
gaillard, prend un paire de ciseaux et assène au corps frêle de son père cinq
coups. Au bout de dix jours de coma, la victime succombera à ses blessures.
Dans son sévère et poignant réquisitoire, l'avocat général a rappelé que ce
fils indigne avait déjà auparavant un antécédent quasi-similaire. Mineur, il a
passé à tabac son père, lui causant une incapacité de plusieurs jours, ce qui
lui vaudra une condamnation à cinq ans d'emprisonnement, dont il a purgé 18
mois. Dans sa plaidoirie, l'avocat de la défense a évoqué «la maltraitance dont
ce malheureux fils, qui perdit sa mère à l'âge de quatre ans, a enduré,
notamment par sa belle-mère». Il a également rapporté que H.A. lui disait à chaque
visite à la prison que «la vie de la cellule m'est plus clémente que celle que
je menais chez moi». Selon l'accusé, son père et sa belle-mère l'enfermaient
dans le local du coucher du soleil jusqu'au lever du soleil. Il y était
séquestré, devait même y faire ses besoins, en guise de châtiment délibéré,
expéditif. Le procureur général a requis la peine capitale.