La facture d'importation des céréales de l'Algérie sera réduite considérablement en 2009 en raison de l'augmentation de la production locale par rapport aux années précédentes. La filière lait connaîtra aussi une nette augmentation qui influera positivement sur la valeur des importations de cette matière.

C'est ce qu'a annoncé, samedi, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa.

Invité du Forum de la télévision, le ministre a indiqué que les prévisions de la production nationale des céréales en général et du blé dur, de la farine et de l'orge en particulier sera «bonne et même très bonne» en 2009. Selon M. Benaïssa, ces prévisions sont basées sur un ensemble «d'indices positifs» qui caractérisent la campagne agricole en cours telles la bonne pluviométrie enregistrée dans les différentes régions du pays ainsi que la mise en exécution des mécanismes et des garanties annoncés par le gouvernement durant les derniers mois. Il s'agit entre autres, souligne le ministre de l'Agriculture, de la décision de l'Etat d'une baisse de 20% du prix des engrais outre son engagement à en assurer la livraison dans les délais, à acheter les récoltes des agriculteurs à des prix avantageux avec paiement immédiat de la valeur des céréales et à fournir aux agriculteurs le matériel agricole nécessaire aux opérations de labours-semailles, ainsi que l'aménagement de 600 sites au niveau national pour le stockage des céréales.

«Pour cette année, la production prévisionnelle est estimée à une moyenne de 30 quintaux par hectare dans plusieurs wilayas», dira M. Benaïssa précisant que les stocks de céréales, de blé notamment, au niveau national devront enregistrer cette année une importante augmentation.

«Tous ces résultats devront produire un impact positif sur la facture d'importation des céréales de l'Algérie en 2009 qui va nettement baisser par rapport aux années précédentes», ajoute Benaïssa sans toutefois donner le volume de la production locale prévue cette année ni la valeur des importations algériennes de cette matière importante. Le ministre a indiqué en outre que la production céréalière nationale en 2008 a enregistré 21 qx/ha, soit une baisse de 50% par rapport à 2007 (41 quintaux/ha).

Par ailleurs, M. Benaïssa a indiqué que son ministère a pour objectif d'augmenter la surface agricole utile (SAU), qui est actuellement de seulement 8,5 millions hectares.

«Nous comptons lancer dès la prochaine campagne un grand programme dans ce sens pour exploiter toutes les surfaces agricoles laissées en jachère», dira le ministre.

A une question sur la filière lait, M. Benaïssa a affirmé qu'elle connaîtrait également une nette augmentation en 2009 ce qui influera, a-t-il dit, positivement sur la valeur des importations du pays de cette matière. L'invité du Forum soulignera que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) avait prévu récemment une baisse de la facture des importations nationales de lait en 2009 à 350 millions de dollars par rapport aux 750 millions de dollars en 2008, soit une baisse de 400 millions de dollars. «Cette baisse des importations est attribuée notamment à l'amélioration des opérations de collecte de lait cru auprès des éleveurs et à une meilleure gestion des opérations d'importation qui tient compte de la chute de la demande nationale en poudre de lait en raison de l'intégration de lait cru dans le processus de transformation au niveau des laiteries», ajoute le ministre qui précisera au passage que ce processus a en effet permis à l'Algérie d'économiser environ 40.000 tonnes de poudre de lait cette année.

M. Benaïssa rappellera d'autre part que la subvention annuelle accordée par l'Etat pour améliorer le secteur du lait est de près de 16 milliards de dinars. «Le montant dégagé pour promouvoir la filière lait est de 8 milliards de DA pour les subventions et 8 milliards de DA également pour financer les actions de développement de la production nationale en lait», a déclaré M. Benaïssa qui indiquera que l'Etat accorde une subvention de 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre pour le collecteur et une prime d'intégration de 4 DA/litre au transformateur, pour encourager la production nationale en lait.