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Indemnités des députés: Louisa Hanoune accuse le président de l'APN

par Salah-Eddine K.

Le PT veut une révision de la loi électorale, dont un avant-projet a été déposé au niveau du bureau du Premier ministère. Mais pour le moment, ce qui importe le plus à la formation de Louisa Hanoune, c'est la dissolution du parlement et l'organisation d'élections anticipées.

La SG du PT a réitéré hier avec insistance son appel à des élections législatives anticipées. Au siège national de son parti et en présence de quelques députés, Louisa Hanoune a déclaré avoir organisé cette conférence de presse pour alerter sur ce qu'elle a appelé les dérives du président de l'APN. Elle l'accuse de vouloir nuire à son parti.

Elle dit « prendre à témoin l'opinion publique » contre les agissements du président de l'Assemblée populaire nationale. Selon la première responsable du PT, tout a commencé le 29 avril dernier, le jour où elle a interpellé dans une lettre le président de la République pour l'exhorter à aller vers la tenue de législatives anticipées.

La secrétaire du PT donnera, d'ailleurs, plusieurs raisons plaidant pour le renouvellement du parlement. Pour elle, ce dernier ne peut être à la hauteur des aspirations du peuple à un moment où le pays est en train de mettre des garde-fous pour protéger son économie.

Elle citera, entre autres, la dernière décision prise par le gouvernement d'interdire l'importation des médicaments fabriqués localement (dont la liste sera portée à 800 produits d'ici 2012), la sauvegarde des entreprise étatiques, la position du gouvernement quant à l'accord avec l'Union européenne, jugée favorable aux seuls pays de l'UE, et la mesure portant obligation de détention de 30% du capital des sociétés commerciales étrangère par des nationaux.

Le PT, qui a 26 députés à l'APN, doute de la capacité du parlement actuel d'accompagner ces mesures «progressistes». Hanoune le qualifie «d'obsolète». Ce parlement, accuse-t-elle, ne peut représenter la communauté en raison du faible taux de participation de la population, estimé, selon elle, à 35%. Elle ajoutera que d'entre les députés, il y a ceux qui ont été élus grâce à leur argent (Ch'kara). Alors que d'autres ont changé de parti pour être en tête de liste dans de petits partis et se faire élire. Elle menacera, en outre, de divulguer des noms d'élus ayant eu cette qualité de façon très contestable.

Selon la première dame du PT, « cela nous a valu l'ire du président du parlement qui s'en allé en guerre contre le PT depuis que nous parlons de législatives anticipées ». Selon l'oratrice, le président du parlement « a engagé contre les parlementaires du PT des représailles, alors que c'est de notre droit de faire des propositions sur n'importe quel sujet et d'interpeller le président de la République sur ce que nous croyons être dans l'intérêt de la nation».

Hanoune est revenue ensuite sur les déclarations de Ziari du 11 et du 14 mai à la radio, par lesquelles il s'en est pris aux parlementaires du PT, allant jusqu'à s'immiscer dans les affaires internes du parti. Louisa Hanoune ira plus loin en affirmant que Ziari a essayé « de corrompre les députés du parti en leur proposant de leur verser leurs indemnités dans leurs comptes personnels. Au PT, a rappelé Hanoune, les indemnités sont versées dans le compte du parti. Toujours selon elle, Ziari a donné des assurances aux députés qu'ils peuvent rejoindre d'autres groupes parlementaires. « Ziari encourage le nomadisme parlementaire. Ces tentatives de corruption ont tout de même eu raison de certains députés qui ont accepté de se séparer du PT et en trahissant leurs engagements», a-t-elle souligné.

Parmi les présents à la conférence d'hier, des députés diront avoir «reçu des appels téléphoniques de la part du SG du parlement, au nom du président de l'institution, leur proposant le versement de leurs indemnités sur des comptes personnels, mais cela n'a pas marché».

Hanoune, qui dit défier le président de l'APN, a affirmé enfin que son groupe parlementaire «ne sera pas destitué et aucune menace n'aura raison de lui».