|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le P-DG de l’Eepad, M. Nouar Harzallah, a affirmé hier que son entreprise «n’est pas à vendre» et que ses responsables «n’ont aucune intention d’ouvrir son capital, ni aux étrangers, ni à d’autres». Tout en dénonçant les pressions exercées sur son entreprise, le P-DG de l’Eepad s’est dit étonné, voire frustré de la décision de coupure de la connexion du réseau de l’Eepad, mercredi soir par Algérie Telecom, sous prétexte que l’Eepad n’a pas honoré ses créances. Et ce, sans préavis. Le 1er responsable de l’entreprise Eepad a organisé hier, une conférence de presse au siège de son entreprise, pour clarifier et expliquer le différend qui l’oppose à Algérie Telecom. Le conférencier a précisé que la baisse de 50 % des tarifs de l’ADSL, annoncée par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication le 20 avril 2008, pose problème, notamment pour les fournisseurs privés. Il a souligné que cette réduction a été imposée à son entreprise, sans pour autant bénéficier d’une compensation en amont. «On achète à 100 % et on vend à 50 % aux abonnés», dira-t-il. Et de poursuivre «nous vendons malgré nous à perte, sachant que la vente à perte ou le dumping sont interdits par la loi». Pourquoi les fournisseurs privés ont accepté cette baisse et pourquoi ont-ils appliqué la réduction de 50 % sur les tarifs ? Harzallah explique que lorsque l’ancien ministre, Haichour, avait annoncé une baisse de 50 % des frais d’accès à Internet, l’opérateur historique Algérie Telecom a vite appliqué cette décision en réduisant les tarifs pour ses abonnés, sans l’appliquer aux providers (fournisseurs d’accès à Internet). Et d’ajouter, «si nous n’avions pas baisser les prix, on aurait perdu tous nos clients, qui seraient automatiquement partis chez Algérie Telecom». Le P-DG de l’Eepad a souligné que cette situation a causé d’énormes difficultés aux fournisseurs qui ont subi des pertes importantes, comme c’est le cas de la filiale d’Algérie Telecom, Djawab, rachetée aujourd’hui par Algérie Telecom. Et de préciser que son entreprise a pu maintenir le cap, parce qu’elle avait développé d’autres services, et trouvé ainsi d’autres revenus en dehors de l’accès à internet. Harzallah a souligné que son entreprise s’est déjà opposée à cette réduction qualifiant cette baisse de 50 %, de décision populiste. «La preuve est qu’aujourd’hui, cette baisse a engendré des effets négatifs sur la qualité des services», a-t-il déclaré en ajoutant, «que cette situation a entraîné un engouement et une augmentation substantielle de la demande, alors que l’offre en matière de bande passante est restée la même». Pour ce qui est des créances, Nouar Harzallah a souligné que l’Eepad a honoré à plus de 80 % du montant du (plus de 1 milliard de DA) sur les 2 milliards que réclame Algérie Telecom «sans pour autant bénéficier de compensations conséquentes ». Le conférencier explique que Algérie Telecom a toujours fait supporter à l’Eepad les dédommagements à ses clients. Pourtant, dans le cadre de la convention commerciale signée entre l’Eepad et Algérie Telecom, dans son article 6, le dédommagement doit se faire par Algérie Telecom, si la coupure dépasse 3 heures. Répondant aux déclarations du P-DG d’Algérie Telecom faites avant-hier, lors de son passage sur les ondes de la chaîne 3, selon lesquelles, l’Eepad n’est pas concernée par la baisse de 50 %. Harzallah répond, tout en rediffusant auprès de la presse une émission de l’ENTV, le 20 avril 2008, au cours de laquelle le ministre a précisé que l’Eepad et tous les fournisseurs privés, au même titre que Algérie Télécom, sont concernés par la baisse de 50 % des tarifs de l’ADSL. Le P-DG de l’Eepad a affirmé qu’il a déjà saisi l’autorité de régulation (ARPT) sur ce problème, et qu’il a obtenu une réponse écrite déclarant «recevable» la demande de réduction de 50 % des tarifs au profit des Providers, et ce le 15 avril dernier. «Malgré cela, ajoute le P-DG d’Eepad, Algérie Télécom nous a déconnecté, sans nous prévenir au moins quelques jours auparavant». Pour Harzallah, il demeure certain, ces pratiques sont en contradiction avec les recommandations du président de la République et la stratégie du gouvernement «On parle de création d’emplois, alors qu’on pousse les entreprises algériennes et les PME à disparaître», dira-t-il en soulignant, que son entreprise «emploie 700 jeunes et fait travailler 120 000 jeunes par le biais des cybercafés». Il précise, en outre, qu’il n’est pas normal que des entreprises algériennes travaillent sans comité de pilotage «chose qu’on a réclamé depuis longtemps, mais sans succès». Il poursuit, en déclarant que ce genre de conduites ne vont pas aussi dans le sens de vouloir donner la chance aux nationaux et être pour la préférence nationale. Et de conclure, qu’il n’est pas possible pour l’Algérie de démocratiser l’Internet avec de telles décisions et d’anarchie. Le P-DG de l’Eepad a affirmé que son entreprise compte déposer des recours au niveau du conseil de la concurrence, au Conseil de l’Etat, et si jamais Algérie Telecom persiste dans ces pratiques, l’Eepad saisira la justice.
|
|