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Médecine du travail: Une faible couverture

par A.Mallem

«Le taux de couverture en matière de médecine de travail est très faible dans la wilaya de Constantine. Il atteint à peine le taux de 18%, et la majorité des entreprises ne sont pas couvertes parce que l'effectif des médecins spécialistes est, lui aussi, nettement insuffisant: 60 médecins uniquement pour Constantine et sa périphérie», a déclaré un responsable de l'association nationale de médecine du travail, à l'occasion de la rencontre organisée hier par le forum Cirta FM sur les accidents du travail.

Selon les intervenants du secteur sanitaire, «il existe seulement quatre services de médecine du travail pour toute la wilaya pour couvrir une masse de 60.000 travailleurs environ». Intervenant sur le volet de la prévention, l'inspecteur du travail de la wilaya a déclaré «que la plupart des 500 entreprises inspectées en 2008 par son organisme ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour n'avoir pas respecté les mesures de sécurité édictées par la loi». Dans ce cadre, plusieurs auditeurs n'ont pas manqué de «dénoncer l'irrespect de la législation en la matière par les employeurs». En ce qui concerne les maladies professionnelles, un responsable de la CNAS a déclaré «que son organisme a recensé pendant la même année 18.000 cas», tout en précisant que ce chiffre «est en dessous de la réalité à cause du phénomène conjugué de sous-déclaration de la part des employeurs et de l'ignorance de ces maladies par les travailleurs eux-mêmes».

Les maladies les plus répandues dans le monde du travail sont, selon les intervenants, la tuberculose qui vient largement en tête, l'hépatite B et C, la dysphonie chronique qui sévit dans le secteur de l'enseignement à cause des allergies provoquées par la craie et enfin la surdité professionnelle, plus répandue dans les grandes usines, et qui vient au second rang de ces maladies. Le chef du service prévention des accidents du travail de la CNAS dira «avoir recensé 2.312 accidents en 2008, dont 185 graves et quatre décès. Dans la même période, a-t-il indiqué, la nomenclature des maladies professionnelles recensées est passée à 185 maladies». «Cette situation est due pour une large part à l'inobservation des mesures de prévention et de sécurité et par les employeurs et par les travailleurs dans les chantiers ou dans les ateliers des unités de production. L'obligation du port du casque ne semble pas être de rigueur dans nos chantiers», déplora un auditeur, ingénieur de son état. Il demandera «pourquoi nos chantiers ne sont pas comme ceux des Japonais et des Chinois ?», question restée sans réponse. La plupart des responsables présents sur le plateau se sont laissés aller à de vagues explications sur le rôle de chacun et de la responsabilité de tous...