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Le Conseil national des deux syndicats autonomes des hospitalo-universitaires
se tiendra aujourd'hui à Alger avec, pour ordre du jour, de décider de l'avenir
du mouvement de contestation entamé depuis le 21 mars dernier par les blouses
blanches. « Le Conseil national sera consacré à l'analyse de la situation
actuelle. Nous allons également trancher lors de ce conseil sur l'avenir de la
contestation », confie le Dr Djijli du Syndicat national des maîtres-assistants
de sciences médicales (SNMASM). Les regards des blouses blanches et des
étudiants en médecine sont tournés ainsi vers cet événement qui s'annonce
décisif. Preuve de l'intérêt de cette réunion, la présence en force de tous les
délégués syndicaux des dix Facultés de médecine. Les syndicalistes auront à
examiner une possible radicalisation de la contestation dans les prochaines
semaines, dans le but bien précis de faire plier la tutelle. Avant même le
début des travaux du Conseil national des deux syndicats autonomes, un
consensus semblait se dégager entre les syndicalistes pour aller vers un
durcissement de la contestation. En termes plus simples, un boycott non
seulement des examens mais également des cours et des soins. L'approche de la
fin de l'année universitaire réconforte ceux qui ne veulent surtout pas laisser
passer l'occasion pour mettre un maximum de pression sur les deux ministères de
tutelle et, en particulier, celui de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique. Les responsables de ce dernier ministère sont
confrontés ces derniers jours à une montée en puissance de la contestation des
étudiants en médecine, qui avaient tenu de nombreux rassemblements dans les
Facultés de médecine d'Alger, Oran, Constantine et Annaba. Le spectre de
l'année blanche commence à affoler les étudiants qui attendent depuis le 21
mars dernier de passer leurs examens. Le département de Harraoubia Rachid avait
tenté la semaine dernière de rassurer les étudiants en écartant un recours à
l'année blanche tout en promettant un prochain dénouement du conflit. Ces
assurances n'avaient pas réussi à convaincre les concernés. Samedi, des
centaines d'étudiants en médecine avaient tenu un rassemblement devant la
Faculté de médecine M'hamed Maherzi (ex-Lapertine) à Alger, « pour attirer
l'attention sur leur situation ».
Le Conseil national des deux syndicats autonomes annoncé pour aujourd'hui devra d'ailleurs évoquer, pour la première fois depuis le lancement du mouvement de contestation, l'année blanche dans les Facultés de médecine. Le ministère de tutelle avait proposé un prolongement de l'année universitaire pour rattraper l'accumulation des examens de ces deux derniers mois. Une « solution » qui ne fait pas l'unanimité. Les syndicalistes ont d'ores et déjà estimé que le prolongement de l'année universitaire n'est pas la meilleure solution pour sortir de cette situation de blocage. Il est à rappeler que la principale revendication des blouses blanches demeure le versement de la rétribution accordée aux hospitalo-universitaires, en commun accord entre les deux ministères de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur. Selon les organisations syndicales, le dossier de l'indemnité hospitalière est actuellement «gelé» par les services du Premier ministre. Les syndicalistes sont catégoriques : «il n'est désormais plus question de faire marche arrière sur cet acquis, quitte à relancer une nouvelle grève illimitée». |
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