Deux mois avant l'annonce de la grippe mexicaine, dite grippe «A», des laboratoires de fabrication de vaccins antigrippaux français et mexicains signaient un premier contrat de 100 millions d'euros, pour une usine de vaccins contre la grippe saisonnière et... pandémique. C'était le 9 mars 2009, à l'occasion de la visite du président français Sarkozy au Mexique.
Le monde est en état d'alerte face au risque de pandémie de la grippe mexicaine, baptisée du nom de grippe «A» (H1N1). Avec des bilans contradictoires des organismes de santé des pays touchés, les hésitations de l'OMS à relever le niveau de risque au plus haut, c'est-à-dire au niveau «6», pour reconnaître si oui ou non il y a pandémie mondiale ; plus les débats dans les médias qui surfent sur l'aspect tragique et sensationnel de cette nouvelle menace, les citoyens du monde ne savent plus à quel saint se vouer. Sommes-nous en danger de mort et pourquoi ? C'est dans une telle situation de doute et de peur qu'un étrange communiqué des laboratoires du géant français « SANOFI-AVENTIS », leader mondial dans la fabrication des vaccins antigrippaux, vient d'être largement diffusé. Loin de calmer les esprits, ce communiqué jette le doute, la suspicion, voire laisse croire à une manipulation d'obscurs docteurs « Mabuse » agissant de concert avec les puissances de l'argent et quelques génies politiques machiavéliques. Le communiqué en question se rapporte à la signature le 9 mars dernier, soit près de deux mois avant l'apparition du virus de la grippe mexicaine, d'un contrat entre le groupe français SANOFI -AVENTIS et le laboratoire de biologie mexicain BIMEX pour la construction d'une usine de fabrication de vaccins antigrippaux saisonniers et pandémiques. Le premier montant a été chiffré à 100 millions d'euros (environ 130 millions de $) et les travaux de construction de l'usine ont commencé quelques semaines après. La signature du contrat a eu lieu lors de la visite du président français, Nicolas Sarkozy, au Mexique. SANOFI-AVENTIS déclare se fixer comme objectif premier la fabrication annuelle de 25 millions de doses de vaccins contre la grippe saisonnière pour le marché mexicain dans les quatre premières années. Ce qui est étonnant, c'est la déclaration du directeur général d'AVENTIS lors de la signature du contrat : « cette usine permettra à Sanofi-Pasteur de basculer aisément de la production de vaccin contre la grippe saisonnière à celle de vaccin contre une grippe pandémique, dans l'éventualité où une pandémie de grippe humaine vient à être déclarée, et une fois la souche du virus identifié par l'OMS. » Il ajoute juste avant: «je suis fier de l'engagement exemplaire de SANOFI- AVENTIS envers la santé dans ce pays-le Mexique - à travers son programme de vaccination contre la grippe et de préparation à la pandémie ». Avouez que cela résonne comme une alerte à une pandémie deux mois avant son apparition. Simple coïncidence ou bien les spécialistes des laboratoires de fabrication de vaccins antigrippaux ont-ils des âmes de prophètes qui prédisent l'avenir-immédiat - et proposent leurs remèdes ? L'autre hypothèse est que la grippe « A » mexicaine s'était manifestée bien avant fin avril et que les « initiés » et décideurs de l'ombre l'ont caché au reste du monde. Dans ce dernier cas, il y a de quoi avoir froid dans le dos. Il faut savoir (et le communiqué le rappelle) que les investissements des laboratoires SANOFI-AVENTIS durant les 5 dernières années, pour augmenter sa capacité de production, ont été multipliés dans ses filières aux USA, en Chine, France et Mexique, soit les pays en tête dans l'alerte contre le virus H1N1 de la grippe «A». Il faut reconnaître qu'il y a de sérieux troubles sur les risques de cette nouvelle grippe annoncée. Peut-être aussi la couverture médiatique réservée à ce risque, a ajouté à la confusion et la peur dans le monde. Quand, de 152 morts annoncés au Mexique le 28 avril, on passe et rectifie à 42 morts le 8 mai, il y a de quoi s'interroger qui est derrière de tels annonces et qui peut nous dire combien y a-t-il eu de décès réellement ? Sans vouloir porter préjudice au monde de la science, de ses chercheurs, des laboratoires et des organismes de régulation et de contrôle de la santé publique ; sans minimiser les risques éventuels d'une pandémie, il nous est légitime de nous interroger sur la réalité de cette nouvelle « crise » mondiale. Car, qui peut nous donner aujourd'hui, par exemple, les bilans exacts des victimes de la vache folle, de la grippe aviaire, de la langue bleue (bovine) ? Et surtout, combien ont coûté ces dernières et au profit de qui ?