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C'est en présence
du wali d'Oran, du P/APW, du P/APC, de la directrice de la Culture et du
représentant (chef de cabinet) du ministre de l'Energie et des mines, ainsi que
du consul du Maroc, que s'est ouverte, mercredi soir, dans l'auditorium archi
comble de l'USTO, la 7ème édition du Festival national du chant panégyrique
«Layali El-Medh», organisée par l'Association musicale «En Nahda» avec le
concours de ses deux partenaires officiels, la Sonatrach et la Sonelgaz, et
dédiée à la mémoire de Cheïkh Abderrahmane Sekkal.
Dans l'allocution d'ouverture, son président, Mohammed El-Hadj Benachenhou, a adressé ses plus vifs remerciements au ministre Chakib Khelil sous le haut patronage duquel est placé cette manifestation culturelle. Le P/APW, le Maire et l'officiel du MEM, qui lui ont succédé au micro, ont tous loué le travail de préservation du patrimoine musical qu'entreprend cette association. «Un patrimoine commun qui devrait constituer une pierre pour la construction d'un Maghreb arabe uni», a souhaité pour sa part le représentant du Consul général du royaume du Maroc. Le responsable de la cellule de communication auprès de la Sonatrach, M. Kazi Tani, a saisi cette opportunité pour brosser un tableau des préparatifs logistiques du prochain Sommet international GNL16 qu'abritera en 2010 «Oran, capitale du gaz». La 7ème édition a été étrennée par la prestation juvénile haute en couleurs de l'école de En Nahda devant une galerie familiale toute épatée. En guise d'intermède, un groupe de zorna de Blida a égayé la salle. Invité de Tlemcen, l'orchestre hétéroclite de l'Association «Awtar Tilimsen» dirigé par Bensmaïn Mohamed El-Amine s'est distingué par une prestation terne de l'avis des mélomanes. A contrario, l'Association El-Founoun El-Djamila d'Alger, qui s'est produite sous la houlette de Abdelhadi Bouqorra (par ailleurs animateur à radio El-Bahdja) accompagnée remarquablement d'une jeune musicienne au qanoun, a eu les faveurs du public. Un coffret de CD enregistrés par Dalila Ferhi, interprète des «Beaux-Arts», a été offert à cette occasion aux hôtes marocains. Un produit qui n'aurait pas été du «goût» du puriste Cheïkh Ahmed Serri. C'est l'orchestre du conservatoire de la ville de Tétouan (Maroc) qui aura subjugué le public avec son «Tarab el ala» jusqu'à une heure tardive de la nuit. Conduit de main de maître par Mehdi Cha'chou' secondé par le choriste à la voix soprano Zoheïr Chouïkh, le groupe composé de sept instrumentistes a cassé sans crier gare la monotonie thématique avec un répertoire «profane», style flamenco du genre «Ya bent bladi adjbouni aïnik» (mode nahawend) dédié vraisemblablement à leur maître spirituel Chaqara. Visiblement suspendu aux lèvres du choeur, le Dr Yahia El-Ghoul accompagnait à distance l'orchestre. S'exprimant sur le niveau des prestations, le musicologue juge que «c'est bon dans l'ensemble, c'est encourageant». Par ailleurs, rencontré dans un hôtel, Baroudi Benkhedda ne manquera pas de critiquer cette «autarcie» artistique, sachant que seuls les représentants du genre andalou sont conviés (nonobstant, cet artiste iconoclaste a interprété «Dikr sbab qoul kheïr», version bedouie). Signalons au passage qu'en marge du festival, la délégation marocaine a fait une virée à Tlemcen (visite guidée par le président de l'Association Tarab El-Acil) avant de s'envoler pour Alger pour prendre part aux «Andaloussiate El-Djazaïr» organisées par le EAC (qui a invité trois membres). La deuxième soirée a été marquée par la participation extra-muros de El-Fen El-Acil de Koléa dirigée par Brahim Beladjreb et Maqam de Constantine conduite par Rabah Khatat qui ont gratifié le public d'une sanaâ et d'un malouf «panégyrisés» pour la circonstance. Fruit d'un travail de recherche et d'adaptation. Inspirée du tarab el ala, la prestation de l'Association El-Assala d'Oran signée Abderrahmane Kalaïdji semble avoir donné la «réplique» tant par la tenue traditionnelle que par le mode d'exécution à son alter ego de Tétouan. En clôture, l'Association locale Mustapha Belkhodja sous la houlette de Rifel Kalfat a proposé un répertoire quasiment «hazl». A ce propos, Nasreddine Baghdadi (musicologue) suggère qu'on revoie l'intitulé du festival lequel, faut-il le souligner, n'est pas «balisé» par un règlement (puisque non encore institutionnalisé). Dans le même ordre d'idées, Cheïkh Ahmed Serri «préfère un festival mixte où se rencontreront el hazl et el djed» d'autant que En-Nahda a le mérite de réunir des associations relevant des trois écoles, outre celle du Maroc (Tarab el ala). Il convient de signaler dans ce contexte que la FNACMA présidée par le doyen des musiciens Ahmed Serri attend depuis avril 2006 son agrément, sachant que plus de cent associations musicales activent à travers le territoire national. Notons au passage que le ministre Chekib Khelil, qui était en visite privée à Oran jeudi, était attendu lors de cette soirée. En termes d'indice d'audience, le site de radio El-Bahia qui retransmettait en direct le festival a atteint un pic de 99.000 auditeurs/s (émigrés et nationaux), selon son directeur Fayçal Haffaf. Quant à sa charmante animatrice Kahina, présentatrice en chedda tlemcenienne pour la circonstance, elle s'est acquittée avec brio de sa tâche. Le réalisateur de la télévision, Noureddine Benamar, s'alimentait à gogo d'images en prévision vraisemblablement du Ramadan. Une fausse note audio visuelle à relever : les deux écrans data show dispersaient l'attention du spectateur avec les enregistrements au lieu de servir pour le direct. Par ailleurs, l'émission radio «Ahl El-Andalous», parasitée ce vendredi par les envois sportifs, animée par Mokhtar Allal et à laquelle a été invité Cheïkh Ahmed Serri, ainsi que des présidents d'association, a été consacrée au festival. Le programme de la soirée de clôture a été animé par trois associations seulement, la prestation de Essalam de Nedroma ayant dû être annulée suite à un tragique accident de la route survenu à l'un des membres la veille du départ sur Oran. Précurseur en la matière, Nassim El-Andalous sous la direction de Anouar Benabadji a subjugué l'assistance en lui offrant une série de medh de haute facture, d'autant plus que ses membres étaient motivés par la présence de leur maître Yahia El-Ghoul. Sa consoeur El-Mansourah d'Oran aussi drivée par Fouad Benmrah n'a pas démérité en optant pour Ibn Msaïb et El-Bossaïri nonobstant le parasitage du synthétiseur. La soirée s'est terminée en apothéose sous les youyous stridents des familles avec la brillante prestation de En-Nahda, qui se voulait un hommage à Cheïkh Abderrahmane Sekkal, sous la direction du maestro Allal Mokhtar qui a troqué pour la circonstance son micro pour l'alto. «C'est une véritable fête, avec ce festival, on ne peut qu'être optimiste quant à l'avenir de cette musique», a déclaré le wali Tahar Sekrane à l'occasion de la clôture de ce festival au sein de l'auditorium de l'USTO qui était plein à craquer. Ce dernier, ainsi que le P/APW Abdelkader Hadjoudj ont été honorés par le président de En-Nahda, Mohamed El-Hadj Benachenhou, qui a dédié cette 7ème édition au président de la République Abdelaziz Bouteflika. |
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