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Le mot d'ordre de
grève a été lancé et quelque 4.000 chauffeurs de taxi affiliés à l'UGCAA et à
l'UNAT se sont rassemblés, hier, devant le siège de la direction régionale de
l'ENTV, pour dénoncer le mutisme des autorités locales quant à la prise en
charge de leurs doléances. Pour les protestataires, «la situation est devenue
insupportable pour des pères de famille après le chômage technique de 500
chauffeurs de taxi». Hier, c'était le ras-le-bol général. «Les problèmes
prennent le dessus et rien n'est fait pour stopper le malaise qui ronge la
corporation», lance un des grévistes. Tout au long des artères qui longent le
siège de l'ENTV, les contestataires étaient présents en force, décidés à aller
jusqu'au bout pour satisfaire des revendications qu'ils jugent légitimes. Les
services de l'ordre appelés en renfort avaient pris toutes les dispositions
pour éviter tout débordement. Postés à l'entrée du siège de l'ENTV, les
policiers en uniforme tentaient d'empêcher tout accès à l'enceinte. Pour le SG
de la section des taxis de l'UGCAA, «l'appel à la grève a été largement suivi
et les chauffeurs de taxi ont compris que le malaise est profond et les
promesses avancées depuis trois ans n'ont pas été respectées par la direction
des Transports. Le directeur n'a pas pris en considération nos revendications
alors que nous avons toujours opté pour le dialogue». D'autre part, notre
interlocuteur a rappelé l'ensemble des problèmes qui rongent la profession de
taxi, notamment celui lié à des licences, les carnets de place, le problème des
impôts et d'autres entraves qui ont incité de nombreux chauffeurs de taxi à
mettre la clé sous le paillasson. Pour sa part, le secrétaire général de l'UNAT
a souligné que «le mouvement de grève sera suivi en l'absence d'un dialogue
allant dans l'intérêt de la corporation. Nous avons constitué une cellule
représentant les deux sections pour gérer et coordonner cette grève, en plus
d'une deuxième cellule de revendication». Le SG de l'UNAT ajoute que «notre but
est d'avoir un dialogue officiel avec les responsables et non des promesses en
l'air».
Il est à noter que les effets de cette grève se sont faits sentir, particulièrement au niveau du port, dans les alentours de la cité Akif Lotfi, à proximité de la wilaya, l'université et d'autres quartiers d'Oran. A l'exception du service minimum pour les cas urgents, ce sont quelque 4.000 chauffeurs de taxi qui ont observé cette grève, pénalisant de nombreux citoyens qui n'avaient pas d'autre alternative que de se rabattre sur les clandestins. Deux heures après le déclenchement du débrayage, les secrétaires généraux des deux sections ont été invités par le directeur des Transports pour une séance de travail. Sur les lieux, la réunion a eu lieu à huis clos et quatre membres des syndicats ont été désignés pour prendre part aux négociations qui, selon M. Kandsi, doivent être sanctionnées par un P-V. Ainsi, parmi les mesures prises dans l'immédiat, des promesses ont été faites pour le gel des carnets de place, une disposition qui, dans le cas où elle est appliquée, pourra apporter une bouffée d'oxygène pour la corporation. En outre, pour l'instant, aucune solution n'a été apportée pour le cas des 500 chauffeurs de taxi en chômage technique, ce qui explique le maintien du mot d'ordre. |
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