Les ministres des Affaires étrangères arabes ont décidé, jeudi au Caire, de poursuivre Israël pour crimes de guerre et génocide à Ghaza, et pour les violations graves que l'entité sioniste a commises à El-Qods. C'est lors de la réunion extraordinaire, tenue au siège de la Ligue arabe dans la capitale égyptienne, que les chefs de la diplomatie arabes ont annoncé jeudi qu'ils vont saisir la Cour internationale de justice (CIJ) pour qu'elle se penche sur les «les violations israéliennes à El-Qods». Dans le communiqué final qui a sanctionné une rencontre qui a rassemblé les positions arabes face à Israël, les diplomates soulignent avoir décidé «de créer un comité juridique (comprenant des experts) internationaux sous le patronage de tous les pays arabes, pour préparer un dossier en vue d'une plainte devant la Cour internationale de justice». Ainsi, la Ligue arabe est décidée à «obtenir une décision de l'Assemblée générale des Nations unies pour charger la Cour internationale de justice d'examiner les violations israéliennes à El-Qods». En outre, les ministres arabes des Affaires étrangères chargent le groupe arabe à New York de demander à l'Assemblée générale de l'ONU de constituer une commission d'enquête sur les violations israéliennes à El-Qods et de prendre les décisions appropriées. La commission a, en outre, été chargée de mener des contacts pour la tenue d'une réunion de haut niveau au Conseil de sécurité pour faire face aux violations israéliennes à El-Qods qui transgressent les résolutions onusiennes, la quatrième convention de Genève et qui nuisent à la solution de deux Etats. A cet effet, ils ont appelé le Conseil de sécurité, le Quartette et les organisations internationales et régionales à intervenir en urgence pour geler toutes les actions israéliennes à El-Qods, notamment la construction de nouvelles colonies, la spoliation des terres palestiniennes, les fouilles menées sous la mosquée Al-Aqsa, la destruction des maisons, l'expulsion des Palestiniens qui y résident ainsi que les tentatives de sa judaïsation. Concernant les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre commis par Israël lors de l'agression de Ghaza, les ministres arabes veulent mettre sur pied un tribunal pénal «ad hoc» au Conseil de sécurité de l'ONU pour traiter le génocide commis contre le peuple palestinien. Ils ont également décidé de constituer une équipe d'avocats et d'experts juridiques afin d'examiner les différentes options permettant de porter cette question devant la justice internationale et nationale, et de poursuivre les responsables israéliens accusés de ces crimes. Même s'ils ne le disent pas, les chefs de la diplomatie arabes veulent pousser vers une accusation officielle d'Israël de crimes contre l'humanité, de génocide et de violations graves des droits des Palestiniens devant le Tribunal pénal international. Le poids des contingences politiques dans cette partie sensible du Proche-Orient étant ce qu'il est, il est clair que les pays arabes ne veulent pas brûler les étapes pour amener Israël devant la justice Internationale, du moins faire reconnaître par la communauté internationale les crimes contre l'humanité dont est responsable Israël. Le coup de gueule des ministres des Affaires étrangères arabes est-il, par ailleurs, le prélude à une véritable prise de conscience de la force (politique, diplomatique et militaire) des pays arabes réunis autour d'une même cause ? Le rejet en bloc des tentatives israéliennes de s'accaparer l'initiative dans le processus de paix qu'il a bloqué, sinon compromis après l'agression de Ghaza, place les pays arabes dans une nouvelle position de force, d'autant que, pour la première fois, des voix non occidentales demandent à la Cour pénale internationale de se saisir du dossier des crimes humanitaires commis dans les territoires palestiniens occupés. D'autant que même en Europe, en Espagne particulièrement, des juridictions ont été saisies pour examiner une plainte contre Israël pour crimes de guerre à Ghaza. Et, pour une fois, il est réconfortant de constater que la diplomatie arabe a pris les devants et ses responsabilités pour faire face à l'arrogance de l'entité sioniste, dont la stratégie actuelle s'est tournée vers la commercialisation auprès des puissances occidentales de l'idée du danger potentiel que représente pour le monde civilisé l'Iran et ses objectifs de posséder l'arme nucléaire.