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Après l'annonce d'une aide militaire algérienne au Mali, c'est au tour du
ministre nigérien de la Défense, le général Moumouni Boureima, de s'inviter à
Alger où il s'est entretenu avec les plus hauts responsables militaires
algériens. L'annonce de ces deux événements est d'importance pour ceux qui
suivent de près le dossier de la sécurité et de la présence de groupes
terroristes dans la région sahélo-saharienne. Pour l'Algérie comme pour le Mali
et le Niger, il s'agissait d'abord de pacifier les poches de tension ethniques
nées des conflits touaregs, ensuite de s'attaquer de front à un problème
commun: la présence dans ce vaste espace de groupes terroristes liés à Al-Qaïda
au Maghreb. Même si officiellement, aucune information n'a filtré des
entretiens à Alger mardi du ministre nigérien de la Défense, il est clair qu'à
travers les accords de coopération militaire, c'est plutôt une coordination en
matière de lutte antiterroriste qui est recherchée. Le Niger, très peu équipé
pour lutter contre des réseaux terroristes suréquipés, ne peut à l'évidence
lutter seul contre cette menace qui pèse sur l'ensemble des pays de la région.
Dans une récente déclaration à un quotidien algérien, le président malien
Amadou Toumani Touré a estimé, à propos de la menace terroriste au Sahel, que
«toutes ces menaces sont transfrontalières, et aucun pays ne peut trouver,
seul, la solution pour y faire face». Le principe d'une action concertée entre
Alger, Bamako et Niamey pour lutter contre les réseaux d'Al-Qaïda au Sahel
étant acquis, le président malien a une nouvelle fois lancé son appel pour la
tenue à Bamako d'une conférence pour la paix et le développement à laquelle
seront conviés les chefs d'Etat algérien, malien, nigérien, tchadien, libyen,
burkinabé et mauritanien. Cette conférence, centrée sur la lutte contre le
terrorisme dans cette vaste bande territoriale que constitue le Sahel, a été
convoquée une première fois en août 2008, et reportée depuis à plusieurs
reprises, la dernière en date étant le mois de février.
«Réunissons-nous et discutons ensemble pour empêcher les prises d'otages et sécuriser la bande sahélo-saharienne», a insisté le président malien selon lequel «cette conférence est la meilleure tribune pour prendre en charge ces menaces». Il n'empêche que l'appel du Mali pour la tenue d'une conférence régionale sur le terrorisme et les moyens de lutter contre ce fléau reste d'actualité. Même si, entre-temps, Alger a décidé, à travers des accords bilatéraux de coopération, de passer au concret avec les pays amis. Le coup d'accélérateur a été donné sur la foulée des accords d'Alger concernant la gestion du conflit au Nord-Mali, où le groupe dissident touareg d'Ibrahim Ag Bahanga a déposé, dans sa majorité, les armes, et permis le retour de la paix dans la région de Kidal. L'intervention de l'Algérie dans la pacification de cette région est vitale, primordiale du point de vue de la lutte contre les réseaux terroristes qui y ont élu refuge. Est-ce dès lors une surprise si de l'aide matérielle militaire algérienne est envoyée au Mali ? Cette aide militaire, qui s'insère dans le cadre de la coopération militaire entre les armées des deux pays, comprend notamment du matériel et de l'armement, selon une source proche de l'état-major malien. «Cette aide est variée, elle comprend du carburant pour nos troupes, des sacs de couchage pour les opérations spéciales, et même de l'armement», précise cette source, qui a confirmé qu'une partie du matériel est déjà arrivée. A partir de là, il est par ailleurs aisé de relever que la coopération militaire algéro-nigérienne sera elle également relevée au niveau de celle qu'entretient Alger avec le Mali. Avec comme objectif principal la sécurité des frontières algériennes et la traque, au Mali et au Niger, des groupes terroristes d'Al-Qaïda. Mais également de tous les réseaux maffieux, qu'ils soient du trafic de cigarettes, de drogue ou des passeurs de clandestins. Vaste programme dans une des plus arides régions du monde. |
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