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Sale temps pour le mouvement olympique algérien. Les dernières semaines auront été riches en rebondissements au sein du Comité olympique algérien (COA), dont l'apogée aura été la démission du Président du COA, Mustapha Berraf, à la veille de la tenue de l'Assemblée générale élective. Depuis, deux groupes (d'intérêts ?) se disputent la légitimité de diriger les affaires du COA à travers des élections qui tardent à se tenir. Il y a, d'un côté, les partisans de l'ex-président démissionnaire, actuellement au sein des instances du COA qu'ils gèrent en attendant la tenue de l'AGE fixée au 4 juin prochain. Et les autres, c'est-à-dire presque tous les nouveaux membres des fédérations, si l'on s'en tient à leurs signatures dans deux rapports demandant le report notamment de l'AGE, initialement fixée au 30 avril dernier. Le feu aux poudres aura été allumé par l'intransigeance de Berraf de n'accepter la candidature aux élections à la présidence du COA que des membres nouvellement élus des fédérations, refusant la candidature de l'ex-ministre Sid Ali Lebib. Très remontés contre lui, certains présidents de Fédérations auront ainsi exigé le report de ces élections pour « préparer plus sereinement » cette phase importante du renouvellement des instances olympiques algériennes. Candidat à sa propre succession, Berraf sera ainsi l'élément catalyseur d'une grogne en constante progression au sein des fédérations sportives, mais également au sein de certains centres d'intérêts qui gravitent dans le monde sportif algérien. Même si le ministère de la Jeunesse et des sports est resté très discret dans cette guerre entre «sportifs», qui plus est entre responsables de fédérations et du COA, son silence reste lourd de sens. Le bras de fer entre présidents de Fédérations et responsables du COA ira même au point que quatre responsables sportifs se déplacent à Ben Aknoun, au siège du COA, pour «prendre possession des lieux», selon le vice-président du COA, M. Chaouch Teyara Toufik. Il est clair qu'au sein du mouvement sportif algérien, quelque chose ne va pas, que des événements très graves sont fomentés, à un mois et demi du début des Jeux Méditerranéens de Pescara (Italie). Et, c'est au milieu de ce brouhaha lamentable, que le Président du Comité international olympique, le belge Jacques Rogge, intervient par une lettre cinglante adressée au ministère de la Jeunesse et des sports, pour remettre les choses à leur place. Dans cette lettre adressée à M. Hachemi Djiar, le président du CIO souligne notamment «l'importance que nous attachons à la notion d'autonomie du mouvement olympique, telle que nous l'entendons dans l'esprit de la Charte olympique». Très explicite, il poursuit : «nous avons suivi de près les récents développements au sein du Comité olympique algérien (COA) et nous souhaitons vous faire part de nos requêtes qui ont pour objectif de garantir l'autonomie du Mouvement Olympique Algérien». Parmi ces requêtes, le CIO demande que le décret exécutif N.05-405 (fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives algériennes) soit abrogé ou révisé de sorte que ce principe d'autonomie soit en tout point respecté». Ce décret a été d'ailleurs très décrié par les fédérations et le COA, car il fixe à une seule fois le mandat des fédérations élues. Seconde requête du CIO : aucune ingérence étrangère ne doit perturber les prochaines élections du COA, et enfin que l'Assemblée générale élective du COA soit bien composée des représentants légitimes des Fédérations nationales qui seront à la date de l'AGE dûment reconnues par les Fédérations internationales respectives auxquelles elles sont affiliées. Et toc ! Pour tous ceux qui se sont immiscés dans les élections de la plupart des fédérations sportives, au point qu'à ce jour, au moins deux fédérations ne sont pas reconnues par leurs Fédérations internationales, dont celle de Cyclisme, car les élections auraient été grenouillées par des personnes non membres de l'assemblée générale. Bref, au sein du mouvement sportif algérien, c'est vraiment la bouteille à l'encre. Mais également une guerre des communiqués : après ceux des fédérations «séditieuses» qui demandaient le départ de Berraf, et voulaient installer une sorte de «comité de salut public», le COA répliquait également par des coups de grenailles contre ceux qui voulaient déstabiliser l'instance olympique algérienne. Jusqu'à la lettre de Jacques Rogge qui aura calmé les esprits, et celle, également, des médaillés olympiques algériens qui demandent tout simplement aux responsables sportifs d'être responsables. «Nous, médaillés olympiques et champions du monde, lançons un appel à toutes les parties concernées, afin de mettre un terme définitif à tous les dérapages et agissements qui entachent les valeurs sportives de notre pays et son image de marque», estiment, dans un appel lancé au président Bouteflika, Hassiba Boulmerka, Allalou Mohamed, Said-Guerni Djabir, Hammad Abderrahmane, Haddad Soraya, Saidi Sief Ali et Benida Merrah. Triste d'en arriver là. Et, de futures batailles sont annoncées à l'approche de la date des élections pour le bureau et la présidence du COA. |
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