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Le tribunal d'El-Tarf a jugé hier une affaire qui fera date dans les
annales judiciaires en matière d'arnaque et d'escroquerie tant les faits
relèvent presque de l'invraisemblable et qui ont conduit la victime à une ruine
totale.
Les faits de cette affaire remontent au mois de mars de l'année 2008 lorsqu'un Algérien, N.K., se proposant comme intermédiaire entre deux Maliens et un Algérien habitant de la commune de Boutheldja, dans la wilaya d'El-Tarf, dans «une affaire où il serait à cent pour cent gagnant». Nos deux compères maliens diront à la victime qu'ils sont les enfants d'un général malien à l'origine d'un putsch manqué dans son pays et qui a été arrêté puis exécuté. De crainte pour leur vie, ils ont rejoint l'Algérie et pour subvenir à leurs besoins leur mère, une certaine Samantha, leur a expédié une valise avec un système d'ouverture doté d'un code contenant trois millions d'euros par l'intermédiaire d'un diplomate algérien. Sauf que cette fortune composée de billets de 50 et 100 euros devait être débarrassée d'une poudre spéciale avec un produit chimique qui coûte très cher. Et c'est là le rôle de la victime qui devait leur avancer de l'argent et toucher une fois les euros nettoyés deux fois le pactole prêté. La malheureuse victime mordra à l'hameçon, lorsqu'elle vit coup sur coup deux billets débarrassés de cette poudre noire et se transformer en coupures de 100 euros chacun et qui se sont avérés vrais après vérification auprès d'une banque. La victime leur versera une première somme de 45.000 euros, puis la même somme, soit 45.000 euros, qu'elle s'était procurée en vendant des biens, hypothéquant d'autres, allant jusqu'à recourir aux emprunts auprès de plusieurs personnes. A chaque fois, les deux escrocs lui disaient que l'opération n'a pas marché. Il fut ensuite invité à se rendre en Tunisie où un prétendu technicien en la matière et un produit adéquat se trouvaient pour régler le problème. Rendez-vous lui a été donné dans un luxueux hôtel de la capitale tunisienne où 87.000 euros furent encore réclamés. La victime, crédule, remit la somme et une autre en dinars. L'argent qu'il avait donné aux escrocs avoisinait alors les 2 milliards. Voyant qu'il a été dupé et après une autre tentative pour lui soutirer de l'argent, la victime déposa plainte auprès de la gendarmerie de Bentheldja. Le Malien qui s'appelait Drara, de son vrai nom Modiba Amadou, ainsi que son complice, l'Algérien N.K., ont été arrêtés au mois de février 2009 dans un hôtel à Annaba. L'autre Malien du nom James est toujours en fuite. Ces escrocs menaient un train de vie luxueux et d'autres victimes sont tombées dans leur escarcelle dans la capitale Alger, Sétif et d'autres wilayas. Les deux mis en cause ont été condamnés à une peine de 4 ans de prison assortie d'une amende de 100 millions de centimes. |
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