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Dans une longue
lettre adressée au président de la République, les habitants d'El-Kerma, par le
biais de l'Association El-Fajr, exposent les nombreux problèmes auxquels ils
sont confrontés, notamment en matière de pollution, et qui se répercutent
directement sur leur santé.
Le premier volet de la correspondance, envoyée à tous les ministères concernés, ainsi que les services concernés à l'échelle locale, est consacrée au sempiternel problème de la décharge publique, un site devenu par son ampleur un danger réel pour des milliers d'enfants, dont certains viennent quotidiennement fouiner à la recherche du moindre objet récupérable, s'exposant ainsi à de grands risques de contamination. Pourtant, l'éradication de points noirs a toujours constitué théoriquement l'une des priorités aussi bien pour les responsables communaux que ceux de la wilaya. La direction de l'Environnement, ainsi que tous les défenseurs de l'environnement ont tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme pour une solution durable et plusieurs projets ont été concoctés sans grands effets, à l'instar des centres d'enfouissement techniques (CET) qui pouvaient constituer une alternative. De ce fait, les habitants d'El-Kerma refusent que leur commune devienne la poubelle de la wilaya, alors que les extensions urbaines avec la création de plusieurs nouvelles zones d'habitation voient le jour. El-Kerma d'aujourd'hui ne ressemble guère à l'ancien Valmy, jadis un village colonial entouré de terres agricoles, devenu avec l'implantation de plusieurs unités industrielles une localité connue justement par sa décharge publique, sa seule référence. Le second point noir n'est que la nouvelle station d'épuration des eaux usées et qui devra, une fois véritablement opérationnelle, accroître les risques de pollution atmosphérique. A ce sujet, l'Association El-Fajr relève que cette structure dégage des odeurs infectes et nocives. Comme explication, l'association en question renvoie cette défaillance au manque de technicité pour supprimer les émanations toxiques chez l'encadrement affecté à cette station. Ce dernier, selon la population locale, doit être formé de manière à intervenir à la moindre faille technique car il y va de l'environnement. Aussi, ils remettent en cause même le choix du site qui, selon eux, devrait être à proximité de la plaine de la Mlata pour laquelle elle est destinée. A ce propos, les Kermaouis demandent l'intervention du premier magistrat du pays pour user de tout son poids afin de délocaliser la station ou la convertir en station de pompage ou de refoulement. Or, cette option peut-elle être réalisable, sachant que cette structure est considérée comme étant la plus grande d'Afrique et aurait coûté plusieurs milliards au Trésor public ? L'autre manquement relevé par l'association concerne les effets de l'incinérateur des déchets hospitaliers qui sera installé également sur le territoire de la commune d'El-Kerma, après avoir été délocalisé à partir de Sidi Chami. Prévu à proximité de la décharge publique, l'incinérateur sera une source supplémentaire de pollution. La structure, telle que conçue, demeure, selon les rédacteurs de la lettre, hors normes. Pour ces raisons, les habitants d'El-Kerma s'opposent à l'implantation de cet incinérateur pour les dangers qu'il peut engendrer, notamment par la présence de membres amputés, des déchets radioactifs issus des séances de chimiothérapies, foetus et autres microbes. A titre illustratif, selon les habitants d'El-Kerma, les déchets radioactifs peuvent causer la stérilité chez les hommes ayant consommé une eau contaminée, d'autant que dans cette région existe une nappe phréatique de laquelle sont alimentés plusieurs puits et points d'eau. |
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