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Préavis de grève à l'EGSA de Constantine

par A. Zerzouri

La tension est montée d'un cran hier au niveau de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaire (EGSA). «Ne voyant venir aucun signe de bonne volonté de la part de la direction en vue de désamorcer la crise latente qui couve dans les rangs des fonctionnaires depuis quelques mois déjà», particulièrement ces quatre derniers jours avec la tenue de sit-in quotidiennement devant le siège de la direction près de l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, «le collectif des travailleurs» a déposé, hier, un préavis de grève illimitée à partir du 3 mai prochain, dont copie a été adressée à toutes les autorités concernées.

«Face au refus de dialogue de la part de la direction qui n'a donné aucun écho aux doléances des travailleurs, et après les menaces et les avertissements dirigés par l'administration contre les agents, nous exprimons notre profonde inquiétude devant cette situation déplorable, qui nous contraint à recourir à la grève pour satisfaire nos revendications», peut-on lire sur le préavis. Notons que ce préavis de grève est signé par «le collectif des travailleurs», joint d'une pétition de plus de 150 signatures des employés adhérents à cette action (sur un effectif de 225 travailleurs), alors que les représentants syndicaux suivent «d'un oeil bienveillant» tous les développements de ce conflit, sans s'impliquer directement.

En effet, «le syndicat s'est plutôt proposé en tant que médiateur entre les travailleurs et la direction afin de trouver une solution au conflit, mais sa voix n'ayant pas trouvé, non plus, écho auprès de l'administration, les délégués ont laissé l'initiative au collectif pour décider des suites à donner au mouvement de contestation», indiquera le président de la section syndicale. Celui-ci nous rappellera que la revendication essentielle des travailleurs est liée à la question des salaires, en sus d'autres préoccupations à l'exemple des allocations familiales, ou la protection des agents face aux dépassements de certaines personnes «extra» entreprise.

Joint par nos soins, le directeur d'unité de l'EGSA à l'aéroport de Constantine démentira formellement les allégations d'une absence de dialogue, bien au contraire, soutiendra-t-il, «l'administration n'a jamais fermé ses portes pour dialoguer avec le partenaire social». Ajoutant dans ce sillage que «le préavis de grève en question ne porte aucun sceau, ni en-tête, ni aucune signature, tout juste un texte anonyme, accompagné d'une pétition «volante», dont les signatures sont antérieures à la rédaction du préavis (!)». En sus, notre interlocuteur nous confiera que «le président du syndicat d'entreprise a tenu le 27 avril dernier une réunion avec l'administration qui a débouché sur une prise en charge des principales doléances des travailleurs, dont la dénonciation de la grille salariale, et l'amendement de la nomenclature des nuisances». La grève à laquelle appelle ce collectif «sans nom» «est tout à fait illégale, estime-t-il encore, car toutes les procédures réglementaires à suivre en pareille situation ont été totalement bafouées».