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Attribués sur décision du conseil d'administration de l'agence de gestion
et de régulation foncière de la wilaya de Tiaret au début des années 2000, cent
trois bénéficiaires de lots de terrain se sont vus expropriés de leurs lots de
terrain sur décision du wali de la wilaya. Une décision à l'origine d'une
bruyante polémique déclenchée par les bénéficiaires qui ne comprennent pas les
motivations d'une telle mesure, prise au plus haut niveau de l'administration
locale, surtout que l'ensemble des bénéficiaires ont payé la quasi-totalité de
leurs terrains, situés sur la route de Sougueur, dans une portion de la ville plus
communément connue sous le nom de «Trig El-Beïda». «Nombreux parmi nous ont
même payé cash leurs lots de terrain à 1,3 million de dinars à raison de 3.250
dinars le mètre carré pour se voir expropriés sans raison valable», fulmine un
citoyen, brandissant des pièces justificatives à l'appui.
Attribués par décision approuvée à l'unanimité des membres du conseil d'administration, présidé par le wali de l'époque, de l'agence de gestion et de régulation foncière de la wilaya de Tiaret, 103 lots idéalement situés sur le prolongement de la route de Sougueur, à l'endroit même de l'actuel coeur battant de la ville, avaient été attribués au début des années 2000 avant que ces mêmes lots ne soient récupérés la semaine dernière par l'AFCOT sur «décision irrévocable» du chef de l'exécutif de wilaya. L'expropriation a été notifiée verbalement aux concernés par le directeur de l'AFCOT en attendant de notifier individuellement la décision du wali aux 103 bénéficiaires. En échange, les bénéficiaires concernés ont reçu deux choix: prétendre au remboursement des sommes versées ou l'attribution de lots de terrain au niveau de la zone dite de «Z'mala», sur les hauteurs nord de la ville, c'est-à-dire là où les autorités planifient l'implantation de la nouvelle ville, dans la partie orientale de la capitale de la wilaya, autorisée à l'extension urbanistique. Dans une lettre adressée sous le sceau de l'urgence aux plus hautes autorités du pays, les bénéficiaires, qui dénoncent un «déni de droit», réclament au ministère de l'Habitat l'envoi d'une commission qui sera chargée de rétablir «chaque partie dans ses droit légitimes, surtout que nous disposons par-devers nous des décisions d'attribution dûment signées par le directeur de l'AFCOT», est-il écrit dans la lettre adressée au président de la République et dont notre journal a obtenu une copie. Réagissant au sujet, le wali a estimé que la décision de récupérer les 103 lots de terrain est «irrévocable», justifiant cette mesure par ce qu'il a appelé «le bradage du patrimoine foncier de la ville de Tiaret». Disposant de plusieurs façades, les lots de terrain d'une superficie allant de 250 à 300 mètres carrés «doivent être à tout prix récupérés par l'Etat et vendus aux enchères publiques, cela à cause de leur valeur sur le marché de l'immobilier largement supérieure au tarif avec lequel ces mêmes lots ont été cédés», a martelé le wali sur les ondes de la station radiophonique locale. En attendant la fin de cette vive polémique entre les pouvoirs publics locaux qui s'estiment «fondés de défendre l'intérêt de la collectivité là où il se trouve» et des citoyens dénonçant un «déni de justice», c'est à la justice de trancher puisqu'une quarantaine parmi les expropriés ont déjà sollicité un avocat connu sur la place de Tiaret pour porter l'affaire devant la juridiction compétente. |
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