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«Nous n'hésiterons pas à prendre les mesures qu'il faut, si nous
constatons que les conditions du marché pétrolier se dégradent encore», a
déclaré le secrétaire général en exercice de l'Opep, Abdallah El Badri, lors
d'une conférence animée hier, conjointement avec Chakib Khelil, au siège du
ministère de l'Energie.
Pour l'instant, rien n'indique que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va décider de réduire encore sa production, lors de la prochaine réunion prévue le 28 mai prochain. « Un mois nous sépare de cette réunion. C'est beaucoup pour le marché pétrolier. Tout peut arriver d'ici là», indique Chakib Khelil pour expliquer qu'actuellement, la tendance n'est pas vers une réduction de l'offre Opep. Il faudra d'abord «consolider les précédentes réductions», affirme le SG de l'Organisation. Sur 4,2 millions de barils devant être retirés du marché pétrolier, suite aux précédentes décisions de l'Opep, environ 722.000 barils manquent encore à l'appel, selon M. El Badri. «C'est déjà très important, rassure-t-il». «C'est probablement la première fois de l'histoire de l'organisation que le respect des décisions de réduction de la production atteint 83 %», ajoute le SG de l'Opep. Si ces réductions n'avaient pas été décidées et observées, la situation du marché pétrolier aurait été pire, explique-t-il encore. «Le prix du baril serait de l'ordre de 30 dollars, si l'Opep n'avait pas pris ces décisions de réduction de la production», affirme Abdallah El Badri. A 50 dollars, le prix du baril est, selon lui, «trop insuffisant non seulement pour les producteurs, mais également pour les investissements à consentir dans le secteur pétrolier pour assurer les approvisionnements de demain», dit-il. Pour Abdallah El Badri, « un prix supérieur à 70 dollars serait raisonnable, et permettrait d'investir ». Le secrétaire général de l'Organisation révèle que «sur les 160 projets pétroliers inscrits au sein des pays de l'Opep, 35 ont été reportés à après 2013» en raison, justement, des problèmes de financements liés à la faiblesse des recettes. Quant aux autres projets, «bon nombre d'entre-eux ont été prolongés dans la durée», précise-t-il. A la faiblesse des revenus des pays exportateurs de pétrole, estimée entre 30 à 35 %, il faut ajouter l'importance des coûts de production «qui n'ont baissé que de 5 % seulement, alors que les prix du baril de pétrole ont chuté», déclare le SG de l'Opep. Le 25 mai prochain, l'Opep examinera les tendances du marché pétrolier, en prenant en compte les prévisions de la situation économique mondiale, pour préparer la réunion prévue le 28 du même mois. Une décision à la baisse est donc «toujours possible» si les cours restent au-dessous des besoins de développement du secteur. Mais, si une telle décision devait être prise encore une fois, «nous devons d'abord prendre en considération l'effet d'une éventuelle baisse sur le niveau des recettes» et, surtout, «faire respecter à 100 % les précédentes décisions», affirme El Badri. A propos de l'attitude des pays non-Opep, le secrétaire général de l'Opep n'a pas été avec le dos de la cuillère à propos de la Russie, emboîtant ainsi le pas à de précédentes déclarations du ministre de l'Energie et des Mines. Abdallah El Badri constate que « la Russie a promis, lors de la réunion d'Oran, de réduire sa production, mais on n'a rien vu à ce jour». «Nous voulons passer des paroles aux actes», dit-il encore à l'adresse de la Russie, mais également à l'ensemble des pays non-Opep. «Ni les pays consommateurs ni les producteurs non-Opep n'ont fait quoique ce soit pour aider le marché pétrolier», constate de son côté le ministre de l'Energie et des Mines. Chakib Khelil affirme même que «certains pays non membres de l'Opep ont augmenté leur production de 500.000 barils par jour». Invité à donner des prévisions de prix, Chakib Khelil estime que le baril pourra atteindre les 60 dollars vers la fin de l'année 2009. |
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