«Jusqu'à quand va durer la grève ?», se demande l'Union générale des
étudiants libres (UGEL) de Constantine. Cette question revient comme un
leitmotiv dans les nombreuses affichettes que l'organisation estudiantine a
placardées sur les murs de la faculté de médecine Khaled Bensmaïl du Chalet des
Pins, où elle a organisé hier une assemblée générale qui a réuni quelques
centaines d'étudiants en médecine fortement inquiets de leur situation. C'est
la persistance de la grève déclenchée par les professeurs, docents et
maîtres-assistants en sciences médicales qui refusent d'assurer les examens ou
les évaluations, qui a fait bouger les étudiants en sciences médicales,
s'estimant «fortement pénalisés» et voyant se profiler le spectre de l'année
blanche. «Ce mouvement n'est qu'à son début, nous déclare Abdallah Makhloufi,
secrétaire général de la section des sciences médicales affiliée à l'UGEL. Nous
dénonçons fermement cette situation qui fait de nous les otages d'un conflit
qui se déroule au-dessus de nos têtes et dont nous subissons, à notre corps
défendant, les retombées néfastes. Oui, les étudiants en sciences médicales
refusent catégoriquement d'être les victimes du bras de fer engagé entre le
gouvernement et les hospitalo-universitaires, a-t-il affirmé, et nous lançons
un appel pressant aux deux ministères de tutelle, la Santé et l'Enseignement
supérieur, pour trouver une solution urgente aux problèmes de tout le monde.
Sinon, les étudiants en médecine vont durcir leur mouvement de protestation.
Car, en dépit de notre bonne volonté, nous n'arrivons plus à calmer leur
impatience et leurs inquiétudes». Ainsi, par le biais d'une lettre manuscrite
de trois pages, remise à la presse, l'UGEL a tenu tout d'abord à rappeler les
trois débrayages des hospitalo-universitaires aux mois de décembre 2008,
janvier et mars 2009, «pendant lesquels tous les examens avaient été annulés».
Ensuite, l'organisation estudiantine fait un recensement complet des retards
dans les cours et l'annulation de différents examens à tous les niveaux, en
signalant leurs répercussions négatives. En outre, ce rapport signale les
bouleversements en cascade intervenus dans la programmation des examen et
contrôles, le recours obligé de l'administration à des solutions de replâtrage
en compressant davantage des programmes déjà trop chargés, les retards
enregistrés dans les examens de passage à différents niveaux qui ne cessent de
s'accumuler et qui font qu'à ce jour, les vacances estivales sont déjà
repoussées de deux semaines, tout en devenant carrément problématiques avec la
persistance de cette grève, etc.
«Ce qui distingue les sciences médicales des autres disciplines
scientifiques, explique notre interlocuteur, c'est que le contenu de l'année
universitaire s'exprime dans un certain nombre de programmes hebdomadaires et
que, parallèlement, chaque module possède un nombre de semaines limité. Or, à
cause de la grève, le temps imparti à ces modules vient d'être comprimé pour
plusieurs filières d'études médicales... «Bref, avec toutes les perturbations
intervenues depuis le début de la rentrée universitaire, dit le secrétaire de
section de l'UGEL, l'année se trouve fortement compromise et le spectre, tant
redouté par les étudiants, de l'année blanche commence à se profiler»