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La riposte de Boudjerra Soltani ne s'est pas fait attendre. Mardi
dernier, la direction du MSP, au cours d'une réunion extraordinaire, a décidé
de sévir contre les «dissidents» qui ont franchi le Rubicon en créant un
nouveau parti dénommé le «Mouvement pour la prédication et le changement» tout
en gardant leur statut au sein des deux chambres. Dans un communiqué parvenu à
notre rédaction, le MSP annonce sa décision «de geler l'activité de ces
parlementaires et le renvoi de leurs dossiers aux institutions concernées».
Le document précise que «sur la base d'un communiqué publié par certains journaux et signé par quelques dissidents qui ont annoncé la création d'un nouveau parti, le bureau exécutif national du MSP s'est réuni en session extraordinaire et a statué sur le gel de l'activité de neuf parlementaires». Il s'agit «des sénateurs Ali Saâdaoui, Tahar Tebchi, Farid Habaz ainsi que les députés Bouzid Chibani, Abderrezk Achouri, Ibrahim Khodja, Abdelhalim Ben Salem, Boufateh Benbouzid, et Abdelmadjid Menasra». Le communiqué souligne que «ces personnes ont de façon individuelle annoncé la création d'une structure en dehors de celles légitimes et légales du parti, ils sont responsables de leurs actes et le MSP s'en démarque et déclare qu'il n'est pas comptable de leurs comportements et de leurs déclarations publiques». Et d'enchaîner: «Ils ne représentent plus le parti d'aucune manière que ce soit». En concluant que «les décisions prises par le bureau national seront transmises aux autorités officielles locales et centrales». Cette offensive de Boudjerra Soltani qui fait suite à l'annonce lundi dernier de plusieurs dissidents, à leur tête son plus farouche adversaire, Abdelmadjid Menasra, de leur retrait du groupe parlementaire et la constitution d'une nouvelle formation politique augure une crise qui rappelle celle qu'a traversée le parti de la même propension politique, en l'occurrence En-Nahda, qui s'est scindé sous la pression en donnant lieu à la naissance du parti d'El-Islah. Un scénario qui risque fort de se répéter. Les adversaires du «Cheikh», bien avant le congrès de mai 2008, ont notamment contesté le plébiscite de Bouteflika au sein de l'Alliance présidentielle. Pour rappel, le MSP a été le dernier du triumvirat à soutenir la candidature du chef de l'Etat à l'élection présidentielle en maintenant un suspense qui a duré plusieurs mois. Il a fallu attendre la tenue du congrès qui a vu la réélection de Boudjerra Soltani à la tête du parti pour que celui-ci ose enfin rallier ses deux partenaires du FLN et du RND. Les partisans du «Cheikh» accusent Abdelmadjid Menasra de mener «une guerre de leadership». Quant aux dissidents, ils affirment que le chef de file du MSP a «dévié de la ligne de feu Mahfoud Nahnah». Des griefs que Boudjerra réfute en se prévalant du soutien du Madjliss Echourra, structure suprême du parti. Affaire à suivre... |
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