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Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens
sont à l'arrêt depuis avant l'arrivée au pouvoir à Tel-Aviv du Likoud, allié à
d'autres formations d'extrême droite. Avec le cabinet Olmert, elle ont buté sur
le refus de l'Etat hébreu de satisfaire aux demandes palestiniennes appuyées
par l'ensemble de la communauté internationale, consistant au gel de
l'extension des colonies juives dans les territoires palestiniens, la levée des
innombrables chek-points qui entravent la circulation de la population
palestinienne, et celle du blocus imposé à la bande de Ghaza. L'horizon de ces
négociations s'est complètement bouché suite à l'agression génocidaire engagée
contre cette bande de Ghaza.
L'arrivée au pouvoir de Benyamin Netanyahu n'augure en rien une possible reprise de ces négociations, sachant que lui et ses alliés professent des convictions maximalistes qui rejettent le principe même de négociations de paix avec les Palestiniens visant à arriver à la solution du conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats vivant côte à côte. Cette nouvelle donne est le grand défi auquel est confronté le nouveau président américain, qui a décidé de s'attaquer à la résolution de ce conflit en faisant prévaloir que la solution des deux Etats est celle à laquelle les Etats-Unis travailleront. Et c'est en tout cas dans ce sens que son représentant en charge du dossier du Moyen-Orient, George John Mitchell, a été en apparence instruit d'agir. Toute la question est de savoir jusqu'où l'administration américaine ira dans ses pressions sur Israël pour l'amener à accepter ce principe des deux Etats et à engager des négociations de fond dans ce cadre. Il est clair que les Palestiniens, pour aussi désarmés qu'ils soient face à Israël, n'accepteront jamais de se prêter au subterfuge de «négociations économiques» que le nouveau Premier ministre veut substituer à celles portant sur le principe des deux Etats vivant côte à côte. Car cela équivaudrait à renvoyer au calendes grecques cet objectif. Si les Etats-Unis et la communauté internationale laissent faire Benjamin Netanyahu et son équipe, le processus de paix va être totalement enterré. La position du cabinet israélien remet en cause tous les accords qui, depuis Madrid, en passant par Oslo, Camp David, Charm El-Cheikh et Annapolis, ont balisé la voie à ce processus de paix, dont la création d'un Etat palestinien est censée être l'objectif final. Aucune médiation diplomatique n'est désormais acceptable si elle ne fait pas obligation à l'Etat hébreu de respecter les engagements internationaux auxquels il a souscrit. Celui du principe de deux Etats vivant côte à côte est d'autant plus incontournable qu'il a été soutenu et défendu par Israël alors que les Palestiniens tenaient à un Etat unique, multiracial, laïc et démocratique et que la communauté internationale a fini par admettre comme la solution au conflit israélo-palestinien. C'est dire que la tâche de l'émissaire américain George John Mitchell s'annonce difficile, avec une situation où le principal protagoniste du conflit israélo-palestinien veut tout simplement effacer plus d'une décennie de recherche de la paix. |
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