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Tout le monde a remarqué que l'actuelle récolte de tomate est de loin de
meilleure qualité que celle de l'année dernière. Même si le prix a atteint des
sommets cette année.
La cause est que la nouvelle technique biologique de lutte contre l'intraitable mineuse des tomates «Tuta absoluta» lancée depuis la fin de l'année 2008 par la station régionale de l'Institut national de protection des végétaux (INPV) cumule les succès sur le terrain. Il s'agit d'une technique biologique consistant à mettre des pièges à hormones sexuelles pour stopper la propagation de ce parasite qui avait causé des dégâts très importants sur la tomate sous serre et de plein champ en Oranie. Quelque 5.000 serres de la wilaya de Mostaganem réputée pour la production à grande échelle de ce fruit ont été équipées par ces pièges à hormones sexuelles. «L'année dernière la qualité du fruit avait été médiocre en raison des ravages de la mineuse de la tomate. Certains fellahs, dont la récolte avait été lourdement touchée par ce parasite, avaient même décidé d'abandonner la culture de ce fruit. Cette année, nous avons pris nos dispositions pour mieux contenir la propagation de ce parasite. Notre institut a importé des pièges à hormones sexuelles destinés à interrompre la reproduction de ce parasite», explique le directeur de la station régionale de l'INPV à Oran. Les pièges, également disponibles sur le marché, sont distribués gratuitement aux fellahs dans le cadre du programme national de lutte contre la mineuse de la tomate. La lutte contre l'invasion de ce parasite mobilise l'ensemble des stations régionales de l'INPV avec comme objectif de sauver les prochaines récoltes de tomates sous serres en attendant la généralisation de cette technique à la récolte de plein champ. La lutte contre ce parasite avait été entamée après l'achèvement d'une étude du cycle biologique de la «Tuta absoluta». L'étude avait révélé aux techniciens de l'INPV que le traitement chimique par insecticides était coûteux et surtout inutile. «Les pièges à hormones sexuelles sont moins coûteux que le traitement par insecticides et restent largement disponibles», relève le directeur de la station régionale de l'INPV. Cette technique a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays ayant été affectés par le parasite, à l'exemple de l'Espagne et des pays de l'Amérique Latine. La mineuse de la tomate, apparue discrètement dans les serres de tomates de la région l'année dernière, avait causé des dégâts importants à la culture sous serre de ce fruit, entraînant une hausse des prix. Le parasite dont le nom scientifique est «Tuta absoluta» est originaire d'Amérique du Sud, il a été signalé en Espagne fin 2006, au Maroc fin 2007, en Algérie en mars 2008. La «Tuta absoluta» peut engendrer des pertes allant jusqu'à 100% au niveau des fruits de tomates car la chenille peut quitter un fruit pour se réintroduire dans un autre et toucher ainsi en un seul cycle un bouquet entier. Les chenilles s'attaquent aux fruits verts comme aux fruits mûrs. «Les fruits sont alors invendables et impropres à la consommation. Les dégâts causés au feuillage: une larve consomme en moyenne 2,8 cm² de surface foliaire au cours de son développement, surtout par le dernier stade. Les attaques se manifestent par l'apparition sur les feuilles de galeries blanchâtres renfermant chacune une chenille et ses déjections. Les feuilles attaquées finissent par se nécroser et brunir.» |
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