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Le nombre des entreprises algériennes a enregistré en 2008 une baisse d'au
moins 90 unités.
L'annonce est faite par l'Office national des statistique (ONS) selon lequel cette situation est expliquée par «la privatisation de certaines entreprises et la cessation d'autres». La disparition de ces entreprises du paysage industriel national aura fatalement pesé autant sur la production nationale, en termes de croissance, que sur le niveau du chômage, qui serait de plus de 11%. La disparition de ces entreprises a été, en fait, annoncée officiellement en 2008 par le ministre de l'Industrie et de l'Investissement, M. Hamid Temmar. Le gouvernement algérien avait, par la voix de M. Temmar, déjà annoncé la privatisation de 100 entreprises publiques durant le premier semestre 2008. C'était à l'ouverture du 3e Forum des investisseurs arabes qui s'est tenu à Alger. «L'opération de privatisation a connu un développement rapide depuis 2005, avec l'ouverture du capital de 350 entreprises publiques et la programmation de 100 autres à la privatisation durant le 1er semestre de l'année en cours», a précisé Hamid Temmar. De son côté, M. Belkhadem, alors chef du gouvernement, avait souligné en octobre 2007 que les entreprises publiques «non solvables» seront dissoutes par l'Etat qui poursuivra la privatisation des autres sociétés. Le gouvernement a, maintes fois, réaffirmé sa volonté de privatiser les entreprises d'Etat, trop lourdes à gérer, sauf celles dites «stratégiques» ou «de souveraineté», comme l'entreprise d'hydrocarbures Sonatrach, de l'électricité et du gaz Sonelgaz ou encore les chemins de fer. Des centaines d'entreprises avaient déjà été dissoutes entre 1995 et 1998 laissant des milliers de salariés au chômage. Une situation qui a autant détérioré le climat social qu'entraîné une rapide baisse du niveau de vie des Algériens, sur fond de crise sociale larvée. Par ailleurs, l'ONS estime dans son bilan de l'année 2008 que la production industrielle du secteur public national a enregistré une hausse de 1,9% en 2008, cette hausse ayant été de 4,3% hors hydrocarbures. Quant aux industries manufacturières, elles ont enregistré une variation positive également de 1,9% contre -3,4% en 2007, malgré une baisse de 2,4% enregistrée au 3ème trimestre de la même année et une «bonne performance» au cours du 1er, 2ème et 4ème trimestres avec respectivement +2,7%, +2% et +5%. Cette hausse a été tirée, essentiellement, par les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE +3,9%), avec une hausse substantielle de 27,7% au 4ème trimestre, de l'agroalimentaire avec 6,8% et des industries chimiques avec +2,5%. Parmi les branches qui ont connu le plus de difficultés au cours de l'année écoulée, figurent les industries diverses avec -20,6% et du bois, liège et papier (-11,9 %), relèvent les experts de l'Office. La baisse a également concerné les industries des hydrocarbures (-2,4%), les matériaux de construction, céramique et verre (-1,6 %), les cuirs et chaussures (-1,2%) et enfin textiles et confection (-1,1%). En 2007, la production industrielle du secteur public a enregistré une hausse de 0,3% par rapport à 2006. Cette variation est due, notamment, à la hausse enregistrée par les secteurs des mines et carrières et de l'énergie, selon l'ONS. Avec la production du secteur privé, notamment dans les branches de l'électronique et de l'agro-industrie, l'indice de production industrielle en 2008 serait plus important, même si les départs au chômage ou le nombre de la main-d'oeuvre active ont augmenté. Le président Bouteflika avait promis quelque 150 milliards de dollars pour la poursuite de son plan de relance économique. Cette cagnotte suffira-t-elle à relancer l'emploi, oxygéner les entreprises mal en point du secteur public et relancer la consommation ? |
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