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La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a indiqué
hier que son parti a déposé quelque 174 recours devant le Conseil
constitutionnel. Les recours en question concer-nent une trentaine de wilayas
où son parti a constaté des «dépassements et des cas de fraude» lors du scrutin
pour la magistrature suprême.
Elle soulignera, à l'occasion d'un regroupement de ses militants à la bibliothèque communale d'El-Harrach, que la «fraude est tellement importante à travers tout le pays» que son parti, pris par le temps, n'a pas pu transmettre par fax tous les recours concernant les autres wilayas. «C'est le strict minimum que nous avons pu envoyer car les délais fixés par l'administration étaient très courts», a déclaré l'ex-candidate aux élections présidentielles du week-end dernier. Elle soulignera en outre qu'elle avait reçu le jour du scrutin des «kilomètres et des kilomètres» de fax représentant des rapports établis par ses militants et surveillants des bureaux de vote et faisant état de fraude dans leurs régions respectives. Louisa Hanoune, qui revendique toujours 30% des voix exprimées lors des élections, a déclaré que les rapports qu'elle avait entre les mains étaient «ahurissants». «Le Président candidat avait demandé une majorité écrasante lors de sa campagne et ceux qui sont à l'origine de cette fraude ont compris qu'il fallait écraser le peuple», ironise Louisa Hanoune, qui cite des walis, des maires. Elle dira que tous ceux qui ont soutenu la campagne de Bouteflika attendent maintenant un retour de manivelle et des «postes stratégiques». «Les choses ne seront plus jamais comme avant le 9 avril», a-t-elle indiqué, en précisant que malgré ce qui s'est passé, le moral au sein de son parti n'est pas au plus bas comme «tentent de le faire croire certains». Elle dira que la fraude est tellement évidente que les citoyens ont commencé à inventer des blagues sur ce scrutin qui ne ressemble, poursuit-elle, à aucun autre. Pour ce qui est de la Commission politique nationale de surveillance des élections présidentielles CPNSEP), la conférencière a indiqué que son parti n'a envoyé aucun recours à cette institution, qu'elle qualifie de «bidon, et dont le rôle se limite à distribuer de l'argent». La porte-parole du PT ne compte pas désarmer pour autant. Malgré ce qu'elle considère comme étant une «fraude massive», elle a fait savoir hier qu'elle continuera le combat pour «se débarrasser du régime du parti unique qui risque de ramener le malheur à notre pays». «Nous, nous n'allons jamais être à la solde des laboratoires des Etats-Unis ou des Européens», assénera-t-elle, non sans préciser que le PT a donné tout au long de la campagne électorale des leçons de civisme et de citoyenneté. |
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