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Le ton était à l'exaspération dans les rangs des agents de la Protection civile de Constantine, qui ont organisé hier une journée de protestation pour exprimer leur «profond ras-le-bol». Alors que les pompiers en activité observaient une grève de la faim sur les lieux de travail, et ce pendant toute la durée de leur service (c'est-à-dire 24 heures), près de 200 autres agents de ce corps, en repos de récupération, ont tenu dans la matinée de ce dimanche un sit-in devant le siège de l'union de wilaya UGTA à Constantine pour dénoncer «les dépassements et l'abus d'autorité» qui empreignent les agissements du directeur de wilaya de la Protection civile. La colère se lisait sur les visages des manifestants, qui ont exprimé publiquement leur mécontentement face à «la dégradation des conditions de travail, favorisant l'émergence d'une ambiance conflictuelle marquée par l'hostilité et l'indifférence de l'administration vis-à-vis des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs», comme le soulignent des membres de la section syndicale affiliée à l'UGTA. De larges banderoles affichées sur le fronton du siège de l'union de wilaya, où l'on pouvait lire «Non à la hogra, non à l'abus, non à la marginalisation. Oui au dialogue, oui à la compétence, oui à l'équité», donnaient le ton. Aux environs de 10 heures 30, les contestataires «appellent à l'organisation d'une assemblée générale» au sein du siège de l'union de wilaya, afin de décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. C'est ainsi que sous la présidence de responsables de l'union de wilaya UGTA et la section syndicale de la Protection civile, se tiendra une assemblée des travailleurs, qui ont pu à l'occasion faire part ou clamer «leur rejet catégorique des pressions abusives exercées par le directeur à l'encontre de plusieurs travailleurs». A l'unanimité, les intervenants ont brossé «un tableau noir retraçant les difficultés et les sanctions abusives qui planent sur leurs têtes», citant à l'exemple la suspension d'un délégué syndical, qui doit comparaître aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Ziadia, à la suite d'une plainte introduite par le directeur de la Protection civile l'accusant «d'atteinte à corps constitué», ou cette autre mutation «punitive» d'un agent qui a osé revendiquer «le départ du directeur» lors d'une assemblée générale tenue au mois de novembre dernier, et autres. Le président de la section insistera pour sa part, lors de son intervention, sur «la rupture de tout lien de dialogue entre le partenaire social et la direction depuis près de dix mois». Le directeur estimant à ce propos dans une correspondance datée du 8 Avril dernier (dont nous détenons une copie) que «le dialogue est rompu jusqu'à ce que la justice tranche définitivement dans l'affaire pendante devant ses tribunaux (ndlr : la première audience du procès en question est prévue pour aujourd'hui)». Le président de la section syndicale martèlera donc que «les portes du dialogue sont fermées». Tout en rappelant dans ce sillage que «le directeur n'a pas respecté l'accord conclu entre les deux parties en 2005, accord qui prévoit la levée des sanctions abusives, la concertation avec les représentants des travailleurs autour de tout ce qui touche à leur intérêt direct, et autre respect de l'activité syndicale». D'autres voix ont reconnu que «cette tension, démoralisante à plus d'un titre, a eu des retombées néfastes sur la concentration des équipes lors des interventions sur le terrain». En conclusion, tous les présents ont exigé «le départ du directeur de wilaya de la Protection civile». C'est là une revendication essentielle, «jugée légitime et fondée» par les responsables de l'UGTA qui ont chapeauté cette rencontre... et qui ne manquera pas d'être suivie par d'autres actions plus musclées, comme le prévoit la réglementation, «si jamais celle-ci n'est pas satisfaite dans les meilleurs délais», menace-t-on. Au bout de leur assemblée générale, certains manifestants proposeront «une marche de contestation» jusqu'au siège de l'unité de la Protection civile du centre-ville, non loin du siège de l'union de wilaya. Mais cette option sera évitée, préférant un bref rassemblement sur les marches de ce dernier siège, avant de se disperser dans le calme. |
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