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Ghardaïa: Le permis de conduire trop cher

par Aïssa Hadj Daoud

En dépit des augmentations exorbitantes des charges du permis de conduire, cela ne décourage guère les candidats prétendant au papier rose pour obtenir ce précieux sésame.

Pour 50 % de nos jeunes, le permis de conduire est le premier diplôme qu'ils vont avoir, affirme Mr Maouche Omar, responsable d'une auto-école à Ghardaïa.

«C'est important pour eux, ça leur ouvre les portes d'un travail» ajoute le moniteur qui s'attend, malgré tout, à un mécontentement avec la réforme du permis de conduire annoncée récemment par le ministère du Transport, du fait de l'augmentation des droits d'inscription des candidats à 20.000 DA et de délivrer aux candidats admis, un permis provisoire d'une validité de deux années seulement !

On est un peu déçu, dit-il. Il serait profitable aux candidats de réviser cette augmentation et le retour au permis permanent».

Par ailleurs, il faut surtout des examinateurs en plus pour la wilaya, qui compte 39 auto-écoles pour un nombre de candidats prétendants au permis, qui dépasse les 900.

Ceci afin d'éviter les délais d'attente interminable.

Et, selon la direction du Transport de la wilaya de Ghardaïa, qui ne dispose en ce moment que de deux inspecteurs pour couvrir les sept centres d'examens à travers les treize communes de la wilaya, cette dernière ne compte pas de recruter de nouveaux inspecteurs. Ce qui limite la présentation de nouveaux candidats prétendant au fameux papier rose, d'où la contrainte de créer de nouveaux postes d'emploi dans le milieu des jeunes.

Les patrons des auto-écoles sollicitent et suggèrent le recrutement de six autres inspecteurs de manière à obtenir au moins, des inspecteurs pour les communes. Dans le chef-lieu de wilaya, on a jusqu'à «trois mois d'attente pour présenter un candidat au permis».

Démarches jugées trop lentes, trop coûteuses et tros compliquées, disent les candidats. Aujourd'hui, les candidats, après avoir réglé leurs honoraires d'inscriptions, doivent attendre d'abord l'enregistrement de leur dossier avant de démarrer les leçons de conduite. Et, une fois inscrits, ils doivent patienter encore un mois et plus avant leur première présentation à l'inspecteur.

Les épreuves vont donc se dérouler en trois phases : le Code d'abord, le créneau, ensuite la conduite. Devant cette contrainte, les candidats aimeraient démarrer dès la porte de l'auto-école franchie. De quoi gagner quelques jours. Par ailleurs, dans certaines communes où les cordons des bourses sont souvent serrés, décrocher le papier rose est un investissement conséquent. Pour environ 12 heures de conduite (500 DA de l'heure ou un forfait de 10.000 DA), plus les frais de dossier, plus les droits de passage (1.200 DA à chaque fois). Il faut compter 31.200,00 DA en moyenne», détaille un candidat d'El-Ménia. «Quand on a jamais conduit, 12 heures c'est juste», poursuit ce candidat. De l'autre côté, impossible selon les patrons de l'auto-école de réduire leurs tarifs.

«Nous avons les frais de carburant, les salaires, les charges, l'assurance, le loyer et tout cela augmente sans cesse. Au niveau des candidats démunis qui font d'énormes sacrifices pour aller jusqu'au bout de leur formation et, évidemment, nous subissons la pression de certains candidats pour passer au plus vite l'examen. Il faut les comprendre», quoiqu'il en soit, selon la direction du Transport, en dépit des augmentations des charges du PC, le taux de réussite doit passer avant tout par un enseignement de qualité, contrôlé par l'Etat.

Il ne s'agit pas de lâcher des jeunes formés à la va-vite sur la route. Surtout quand on sait que la majorité des personnes tuées au volant étaient âgées de 18 à 30 ans, un chiffre en constante augmentation dans notre pays.