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Le taux de malnutrition chez la mère
et l’enfant en Algérie est en nette régression, passant de 11,6 pour
cent en 2000 à 3,7 en 2007 et 2008, avait déclaré le Dr Fodil Cherif
Zakia, responsable du programme national de nutrition et membre de la
Commission nationale de nutrition auprès du ministère de la Santé, de
la population et de la réforme hospitalière à partir de Mostaganem.
Elle avait également souligné que «l’Algérie a enregistré ces dernières
années une amélioration en matière de nutrition de la mère et de
l’enfant», en se référant à une enquête élaborée, en 2006, par le
ministère de tutelle en collaboration avec l’OMS et l’UNICEF. Le Pr
Houti Leila, spécialiste en épidémiologie au CHU de Sidi Bel-Abbès,
avait expliqué, pour sa part, que l’Algérie déplore un manque en
nutritionnistes d’où l’absence d’une stratégie globale de nutrition.
Par ailleurs, le taux d’obésité en Algérie a atteint 22 pour cent, eu
égard à la qualité nutritionnelle notamment, dont 30 pour cent chez les
femmes et 9 pour cent chez les hommes, par manque d’éducation sanitaire
et sportive et l’état sédentaire. La malnutrition est devenue, au fil des ans et des vicissitudes de la vie, une réalité avec laquelle le pays doit composer et un enjeu de santé publique. Loin d’être une simple vue de l’esprit, le phénomène tend à prendre des proportions alarmantes s’attaquant à presque toutes les couches sociales. Et ce ne sont certainement pas les discours rassurants qui vont pervertir la réalité du terrain, puisque le quotidien alimentaire des Algériens n’augure d’aucune amélioration, tant qualitative que quantitative de son menu. Pour beaucoup, l’amalgame est vite fait avec la sous alimentation mais par définition, la malnutrition est un état physiologique pouvant devenir pathologique, dû à une carence ou à une consommation excessive d’un ou plusieurs éléments nutritifs. Un sujet court le risque de souffrir de malnutrition lorsque l’apport calorique ou l’équilibre nutritionnel ne sont pas conformes à ses besoins. Si l’alimentation est trop pauvre en calories, les réserves de graisse de l’organisme, puis celles de protéines des muscles sont utilisées pour fournir de l’énergie. En cas de carence prolongée, le corps devient trop faible pour avoir un métabolisme normal et combattre les infections. En Algérie, comme à Oran en particulier, la malnutrition se définit directement comme une carence. En absence d’une culture de nourriture équilibrée chez la plupart des citoyens ou tout simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de parvenir à ce genre d’équilibre. Les statistiques sont éloquentes et révèlent que plus de 10 % de la population souffrent des maladies causées par la carence, soit plus de 3 millions d’habitants. Oran est loin d’être une exception où certains assurent que plus de 20 % de la population locale souffrent de malnutrition en absence de données exhaustives et d’études approfondies sur ce sujet. Les causes par contre sont multiples, économiques avant tout. Nombre de familles algériennes ont depuis longtemps fait l’impasse sur les trois repas de la journée. Avec un petit déjeuner réduit à sa plus simple expression, un déjeuner ou un dîner au choix pour tromper la faim, l’équilibre calorique est loin d’être atteint. En effet, la consommation quotidienne idéale conseillée par les spécialistes est composée par des plats variés de fruits et de légumes frais, où il est hautement recommandé que la quantité de ces aliments doit être comprise entre 400 et 800 g par jour et représenter 5 à 10 fruits et légumes frais différents. Avec une mercuriale démente, les Algériens sont vraiment loin du compte, eux qui ne peuvent que difficilement joindre les deux bouts. Les malades sont doublement handicapés par ces carences nutritives puisqu’ils sont obligés généralement de suivre des régimes impossibles à satisfaire. Cette situation devient plus préoccupante pour ceux atteints de maladies intestinales et qui ont besoin d’un pain spécial maïs, rarement disponible chez les boulangers. Pourtant, la cherté de la vie a poussé les consommateurs à faire des choix cornéliens entre l’indispensable survie et la santé. Alors qu’une seule personne devrait manger plus de 6,5 kilos de poisson par an, l’Algérien lui ne dépassait pas les 5,5 kilos et ce, malgré le fait que la production locale ait augmenté de 120.000 à 187.000 tonnes. Ce quota risque d’être revu à la baisse avec les prix actuels de la sardine en particulier et du poisson en général. Par ailleurs, l’état « hygiénique » de nos fast-foods laisse penser à une alimentation à risque avec de la friture recyclée et un surgelé hypothétique. Quant à l’alimentation en milieu scolaire, il est temps de penser à établir un programme pour lutter contre la malnutrition. Oran était, pour plusieurs journées, la wilaya pilote au niveau de l’Ouest algérien avec des séminaires organisés pour traiter du sujet. Mais, malgré une baisse de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans en Algérie, la situation est jugée préoccupante par les spécialistes. C’est ce qui ressortait d’une enquête effectuée en 2007 par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, dont les résultats ont été communiqués à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation coïncidant avec le 16 octobre. Comparée à une étude réalisée en l’an 2000, le taux de malnutrition en Algérie est passé de 28 à 18 % en sept ans, soit plus de 0,5 million d’enfants. Même si ces résultats révèlent « une amélioration » des conditions de nutrition chez cette catégorie d’enfants, ils restent loin, selon la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche scientifique (Forem), des objectifs assignés au programme mis en place par le ministère de la Santé en 2001 pour lutter contre la malnutrition. La tendance à une alimentation déséquilibrée voire à la malnutrition a souvent pour origine une pauvreté structurelle. Notons, à ce sujet, que plus de 80 % des enfants scolarisés souffrent de problèmes dentaires à cause des troubles nutritionnelles, soit par la consommation abusive de sucreries ou par la qualité des repas préparés dans les cantines, qui ne sont toujours pas équilibrés. |
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