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Sans surprise, le président sortant Abdelaziz Bouteflika a été réélu à une écrasante majorité lors du scrutin du 9 avril. Avec 90,24% des suffrages, il sort encore plus fort de ces élections qui auront été marquées par l'annonce d'un fort taux de participation. Le président Bouteflika aura ainsi réussi à réaliser son pari de départ : être réélu pour la seconde fois pour un mandat de cinq ans avec une forte majorité, à l'ombre d'une participation record. C'est fait ! Reste maintenant la suite, une suite épaisse, consistante, selon un programme électoral adossé à une enveloppe financière - autre record - de 150 milliards de dollars. Les chantiers du président Bouteflika seront au nombre de trois, globalement : relance économique, développement social et paix civile. Sur ce dernier chantier, les enjeux sont énormes. En fait, le Président avait, durant sa campagne électorale, promis l'amnistie aux terroristes s'ils se rendaient avec les armes. Une amnistie dont la mise en oeuvre passerait par la tenue d'un référendum. Cela n'est pas facile à organiser. Ni à faire accepter à des groupes terroristes toujours jusqu'au-boutistes dans leur logique, d'autant que leur affiliation à Al-Qaïda complique davantage la donne. Mais le président Bouteflika semble accorder au retour définitif de la paix et de la sécurité dans le pays une importance capitale. Au point que des arrangements, des deals ne sont pas à écarter. Toutefois, il restera inflexible quant au sort des «égarés» qui ne veulent pas revenir au droit chemin. On le devine, le chapitre de la paix civile, avec comme toile de fond un approfondissement de la réconciliation nationale, sera au-devant des préoccupations d'un président qui veut mettre la dernière touche à sa stratégie de paix civile. Une paix retrouvée qui conditionne, en fait, autant le retour à la croissance économique, avec le retour en force des investissements étrangers, que la mise en oeuvre des grands chantiers du développement économique et social promis par Bouteflika. Comment cela va se passer ? Comment seront utilisés les 150 milliards de dollars devant être consacrés aux différents projets infrastructurels, à l'amélioration des conditions de vie des Algériens et globalement au développement social ? Ce sont là des questions qui méritent d'être rapidement élucidées par le chef de l'Etat, qui sera mis sous pression par le rythme de plus en plus rapide pris par l'ampleur de la crise sociale et économique en Algérie. Car les grands chantiers auxquels doit s'atteler rapidement le Président ont également pour objectif de réduire l'inflation, améliorer le coût de la vie, réduire les tensions sociales, améliorer le volume de l'emploi, et une flexibilité retrouvée de l'offre sociale, qu'elle soit exprimée en termes de logements, d'infrastructures socioéconomiques et éducatives ou en termes de lutte contre le chômage. C'est à ce prix-là que le président Bouteflika, qui a déjà derrière lui dix ans de gouvernance, pourra vaincre autant sur le plan politique tous ses détracteurs, d'un jour ou de toujours, mais également et surtout sur le plan économique tous les forcenés du h'rig ! Qu'il soit celui des cerveaux ou de simples quidams aspirant à une vie meilleure. Vaste programme pour un 3e mandat bien gagné, qui devrait inclure une lutte plus franche contre la gangrène de la corruption. |
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