Le mildiou, maladie cryptogamique des plantes cultivées, demeure un sujet
d'actualité. Le mildiou, qui avait détruit, en 2006, 75% de la récolte de la
pomme de terre de consommation dans les wilayas de Mostaganem, Chlef et Aïn
Defla, continue de faire parler de lui, même si ces deux dernières années ses
ravages sur la pomme de terre ont été moindres. La récolte de la pomme de terre
de cette saison l'a échappé belle. L'ensemencement précoce de la pomme de terre
dans la wilaya de Mostaganem, une région réputée pour la culture de ce
tubercule, aurait permis encore une fois d'éviter le désastre. «La wilaya de
Mostaganem a un microclimat assez particulier pour la culture précoce de la
pomme de terre», confie le directeur de la station régionale de l'Institut
national de la protection des végétaux (INPV). Les conditions climatiques de
ces dernières semaines sont propices pour la propagation du champignon.
«L'épidémie peut s'étendre très rapidement et très vite dans les champs»,
soutient notre source. Une menace sur la récolte de pomme de terre est à
prendre au sérieux. Pourquoi cette maladie pourtant facile à traiter continue à
faire parler d'elle en Algérie ? La station régionale de l'INPV avait mis en
garde, dans un bulletin d'alerte, les agriculteurs contre les menaces de ce
parasite tout en mettant à leur disposition un calendrier de traitement et la
liste des produits phytosanitaires nécessaires. Sur le terrain, les
agriculteurs restent sceptiques. Rares sont les fellahs qui recourent au
traitement préventif de leurs parcelles de terrain contre le mildiou. Cherté
des produits phytosanitaires, manque de formation, négligence ou tout
simplement vente sur pied... autant de facteurs avancés pour expliquer la
prévalence de la maladie. Et pourtant, selon les spécialistes, il suffit d'un
simple fongicide pour prévenir la propagation de cette maladie. Le directeur de
la station régionale de l'INPV estime que si les conseils techniques avaient
été rigoureusement suivis par les fellahs, le mildiou n'aurait jamais eu droit
de cité en Algérie. Côté agriculteurs, on évoque la cherté sur le marché des
intrants agricoles et en particulier les produits phytosanitaires. Selon un
agriculteur, les prix des fongicides utilisés pour le traitement préventif du
mildiou ne cessent de croître ces dernières années.
Ils oscillent entre 1.500 et 5.000 dinars pour une seule bouteille. Des
prix «excessivement» chers voire «exagérés», estiment des agriculteurs et qui
s'ajoutent au coût de revient de la récolte.