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Strasbourg aux prises de violentes émeutes

par G. O.

L'Organisation de l'Alliance atlantique Nord (OTAN) fête son 60ème anniversaire sur fond de violents affrontements entre les forces de l'ordre et les altermondalistes. Quand, en avril 2008, lors du 23ème sommet de l'OTAN qui s'est tenu à Bucarest, la capitale roumaine, Nicolas Sarkozy avait demandé à ce que l'Alliance fête son 60ème anniversaire à Strasbourg et Kehl, symbole, avait-il dit « de l'amitié franco-allemande », il n'avait certainement pas compter avec les violentes émeutes qui allaient se déclencher à ce propos. Il faut dire que les peuples occidentaux n'aiment pas leurs gouvernants en raison de leur mauvaise gestion des affaires économiques et sociales, et leurs stratégies de défense plutôt destructrices du monde, « impérialistes » disent-ils. Strasbourg s'est voulue être depuis hier le prolongement de Londres pour ce qui est de la violence qui sévit notamment dans les quartiers sud de la ville. Si, à Londres, à l'occasion de la tenue du G20, les manifestants avaient reproché à leurs chefs d'Etat de trop bien manger parce qu'ils sont les plus riches au monde, à Strasbourg, ils sont, dit-on, plus de 40 000, à leur demander de cesser de financer des guerres meurtrières et inutiles, de terroriser le monde sous le fallacieux prétexte de lutter contre le terrorisme. « Faites l'amour pas la guerre », revient comme aux années 70 pour tenter de s'imposer dans un monde qui rejette, comme disent les émeutiers, « l'impérialisme destructeur et le capitalisme sauvage ».

Strasbourg est déclarée depuis jeudi, ville fermée à cause des barricades qui l'entourent et les 25 000 policiers qui la surveillent. L'amitié franco-allemande à laquelle a fait référence le président Sarkozy, à partir de Bucarest, s'est déjà exprimée à travers les renforts de sécurité que l'Allemagne d'Angela Merkel a envoyé pour se solidariser avec leurs homologues français. « On vient juste d'arriver, on n'est pas d'ici », nous a répondu jeudi un policier auquel nous avons demandé notre chemin. « On est obligé de contrôler les identités parce qu'il y a de faux badges qui circulent », nous a dit un autre. Les villes françaises sont aussi venues en aide à la capitale de l'Alsace en lui envoyant leurs forces de l'ordre pour faire face à la violence qui sévit dans ses rues. Les écoles (avant le jour J des vacances de pâques), les universités, l'aéroport de Strasbourg et les autoroutes, sont fermés. De nombreux quartiers sont déclarés « zone rouge », et interdits à la population. C'est dire que les dispositifs sécuritaires mis en place sont colossaux.