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Les membres du G 20 disent qu'ils sont prêts à tout pour « rétablir la confiance ». Quitte à tenir en laisse la « main invisible » du marché, dont longtemps ils ont été les chantres et qu'aujourd'hui ils présentent comme un « monstre à discipliner », responsable de cette crise plus grave que le krach de 1929. C'était là au temps du déclaratif. Mais aujourd'hui ils doivent agir. L'industrie bancaire a vu son poids en Bourse passer de 8.800 milliards de dollars au troisième trimestre 2007 à 4.000 milliards de dollars à la fin de 2008, selon un calcul du cabinet de conseil, auquel s'ajoute une perte de 700 milliards de dollars lors des trois premières semaines de 2009. Elle a donc fondu de 5.500 milliards de dollars, en raison de la crise financière, soit 10 % du PIB mondial. Pour les trente premières banques du monde, mesurées en terme de capitalisation boursière, la chute est de 3.200 milliards de dollars en 2007 à 1.700 milliards de dollars en 2008, soit une chute de 47 %. La crise actuelle a décrédibilisé le modèle anglo-saxon de développement économique. Le G20 de Londres constitue une opportunité historique sans précédent permettant de bâtir les jalons d'un ordre financier vraiment mondial, et pas seulement dicté par Wall Street et la City. Et, Londres est précisément ce chaînon manquant entre, d'une part les Etats-Unis et l'Europe et d'autre part, les Etats développés et les pays émergents. Même si, au fond, les BRIC entrent en ordre dispersé : le Brésil semble plus motivé par les destinations futures de l'épargne internationale et des IDE, l'Inde et la Russie par la dynamique et les impulsions à donner aux relations bilatérales (en particulier avec l'Amérique), et la Chine par les questions de change (et notamment celle de sa stabilisation avec son principal partenaire commercial et financier). L'Amérique fait de sa devise une question géostratégique : elle offre la meilleure sécurité possible pour l'économie mondiale. Et non un simple problème monétaire : le dollar doit rester la devise de référence pour les marchés financiers et de change autant que pour le commerce international. N'y aurait-il pas alors d'urgence à réformer ? Parce que les acteurs financiers ne sont plus-tout à fait - en état de déraper à nouveau ? Il y aurait donc assez de temps. Et ne vaut-il pas mieux se consacrer au sauvetage de l'économie... réelle ? On en est ainsi qu'au commencement ! Le « Bretton Woods III » réclamé par l'ancien Président de la Banque mondiale, le Prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, peut attendre. La refonte du système monétaire et financier international n'est pas à l'ordre du jour de ce G20 ; elle n'est pas une priorité. N'y a-t-il pas d'autres alternatives viables ? D'autres projets réalistes ? « Nous voulons diriger par l'exemple », disent les Américains. Leur Président a huit jours pour convaincre ses interlocuteurs qu'ils peuvent le suivre. Notamment les 13 nouveaux entrants au club du puissant G7. Comment leur dire que ni les Américains ni les Européens ne sont disposés à abandonner une part quelconque du contrôle des institutions financières internationales ? |
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