Jamais de mémoire de Beïdi, nous n'avons assisté à presque un aussi grand
nombre de citoyens, qui ont accompagné le «Cheikh Madjid Zaidi» au cimetière
central. Après une longue maladie, le cheikh s'est éteint dans un hôpital
parisien à l'âge de 74 ans. Il a su conserver la lignée d'un véritable
éducateur qui verra des générations passer par ses pupitres et ce, depuis 1956.
Même en période coloniale, il sut mener sa vie d'intellectuel et de diplômé de
l'Ecole normale, portant au coeur de ses élèves l'amour du pays au sein même de
l'administration de l'occupant. «L'école d'indigènes» (actuelle Kanoumi Tayeb)
se souviendra de cet éminent instituteur qui nargait même le colonialisme et le
racisme de ses collègues français d'alors. Vers 1968, il occupera le poste de
directeur d'école jusqu'à sa retraite en pleine décennie noire, vécue par le
pays. Il a su défendre l'éducation de plusieurs générations dont des actuels
professeurs, médecins, ministres, ambassadeurs et autres. En hommage à son
humanisme, et de pionnier de l'éducation dans la ville d'Aïn Beïda et par sa
contribution, Cheikh Zaïd, qui a su marquer des générations, mérite qu'on
baptise une école de son nom.