La dépendance aux drogues constitue un grand problème de santé publique
dans la région sétifienne. Les responsables expriment leur inquiétude d'un
phénomène qui prend des proportions alarmantes : les drogues dures, réputées
pour être ravageuses pour la santé physique et mentale, sont de plus en plus
consommées et c'est une population jeune qui est concernée. C'est ce qu'a
souligné un imminent psychologue qui pilote une étude dans ce contexte. Notre
interlocuteur, qui ne mâchait pas ses mots, a affirmé que «?la région de Sétif
n'échappe pas aux dangers et méfaits de la toxicomanie. La consommation des
drogues telle qu'on l'observe au cours des dernières années concerne des
populations de plus en plus jeunes, avec un recours de plus en plus fréquent
aux drogues dites dures». Selon le psychologue, l'usage de la drogue et la
dépendance concernent plus les adultes que les adolescents et les jeunes, bien
que la plupart des consommations problématiques débutent avant 20 ans. Et
d'ajouter que «l'usage des drogues dures injectables connaît une progression
inquiétante». Pour notre interlocuteur, si le recours à la drogue était
beaucoup plus concentré dans les grandes agglomérations, ce phénomène aussi
ravageur s'introduit au sein des petites bourgades où il affecte une population
variée. L'enquête nationale sur la prévalence des troubles mentaux en
population générale menée en 2007 corrobore les dires de l'interlocuteur. Cette
enquête avait révélé que la dépendance aux substances narcotiques concernait
2,8 % de la population sétifienne. Un chiffre qui donne froid dans le dos et
qui appelle, par conséquent, une réponse aussi ferme qu'urgente. Il faut donc
éradiquer ce phénomène. Pour nombres de spécialistes qui se sont longuement
investis sur la question, la manière répressive n'est pas de tout temps très efficace
du fait, expliquent-ils, que ceux qui s'adonnent aux drogues sont souvent des
sujets vulnérables doublement affaiblis par des accidents sociaux. Il est
plutôt question de mener un large travail de sensibilisation et de mettre à
exécution une stratégie d'implication des jeunes dans des activités qui ler
permettent de sentir qu'ils sont utiles, bref il est question de les
responsabiliser».