Absents depuis le début de la campagne électorale présidentielle, les
partisans du boycott se manifestent... pour le principe.
A une semaine du début du scrutin présidentiel (le vote commence le 4
avril pour l'immigration), les représentants des partis RCD, FFS, MAK et ceux d'associations
civiles qui leur sont proches, ont lancé une série de rencontres dans les
cafés, bars et restaurants fréquentés par les immigrés pour marquer leur
«opposition» à l'élection du 9 avril. C'est ainsi qu'ils ont rassemblé leurs
partisans et sympathisants vendredi à Charleroi et Mons, et samedi soir à
Bruxelles. «Par ces actions, nous tenons à dénoncer le scrutin présidentiel du
9 avril que nous pensons dangereux pour le pays», nous a déclaré le
représentant du RCD pour le Benelux, le Dr Abib Moumen, avant d'ajouter «Nous
subissons une triple agression de la part du pouvoir. D'abord la déclaration du
1er ministre Ouyhia, qui assimile les boycotteurs à des traîtres, alors que
nous considérons que l'abstention est un acte politique. Ensuite, les six millions
d'euros ? dixit le ministre de l'Intérieur - alloués pour mener la campagne en
direction des immigrés ; enfin une agression physique par la caravane du
président sortant qui se déplace de ville en ville pour impressionner les
citoyens». Il est vrai que lors des campagnes présidentielles précédentes (1999
et 2004), le RCD a été le principal parti politique de l'opposition qui
s'investissait dans les débats et animait, à sa manière, la campagne. Cette
fois ci, l'opposition, comme d'ailleurs les partisans des autres candidats à
l'élection sont quasiment absents. Et jusqu'à l'Alliance dont on remarque que
seuls les représentants du FLN et du RND sont présents. L'action des
«boycotteurs» se réduit à des manifestations de principe, tant ses meneurs ont des
difficultés à rassembler des foules. «Nous savons que l'élection est jouée
d'avance, mais nous tenions à être présents et dire notre parole pour une
question de principe et d'engagement pour la démocratie», explique le docteur
Moumen. Ce même samedi, les services de l'Ambassade d'Algérie et du Consulat
général à Bruxelles ont présidé une rencontre de la communauté algérienne de
Belgique et du Luxembourg, venue nombreuse pour fonder une association qu'elle
a appelé de ses vœux depuis longtemps.