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A compter du 1er avril : Seul le chèque normalisé

par Sofiane M.

Les chèques non normalisés ne seront plus valables comme moyen de paiement à compter du 1er avril 2009.

L'annonce a été faite samedi par l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF). «L'Association professionnelle des banques et des établissements financiers informe le public que, conformément aux dispositions réglementaires édictées, les chèques non normalisés émis après le 31 mars 2009 ne seront plus valables. Ainsi, aucun chèque non normalisé émis après cette date ne sera accepté comme moyen de paiement à compter du 1er avril 2009», lit-on dans le communiqué de l'ABEF.

L'association de Abderrahmane Benkhalfa se réfère dans sa correspondance à une instruction n° 05/95 du 25 janvier 1995 portant «Normalisation du chèque» bancaire. Cette instruction précise, avec amples détails, toutes les caractéristiques physiques et techniques du chèque normalisé. «Elles comprennent la qualité et les spécifications techniques du papier, la couleur et la nature des impressions ainsi que les règles à observer en matière d'expédition et de présentation des chèques au traitement». L'article 10 de cette instruction stipule que ces normes définies s'appliquent également au chèque postal.

De nombreux banquiers se disent pris au dépourvu par cette décision. «Nous nous attendions à une cessation de la validation des chèques non normalisés, mais aucune date butoir n'avait été fixée par la Banque d'Algérie. Cette annonce faite à quelques jours seulement de l'entrée en vigueur de la cessation de validité va prendre de court la clientèle», confie ce cadre d'une banque étatique. Les opérateurs économiques (importateurs, industriels, commerçants...) risquent d'être pénalisés par la cessation de la validité des chèques non normalisés. Il reste ainsi deux jours à la clientèle pour se convertir au chèque normalisé. Un vrai défi, avouent des banquiers.



Mais à propos, c'est quoi un chèque normalisé ?



Le chèque normalisé a été introduit en Algérie en 2005, à la faveur d'une instruction du gouvernement portant limitation du seuil des transactions commerciales en espèce à 50.000 dinars. Les banques avaient été équipées, dans la foulée, de scanners, un outil indispensable pour la mise en place du système de télécompensation des chèques ou système de paiement interbancaire. Ce nouveau mode de traitement privilégie la saisie automatique sur scanners, des données numériques des supports financiers, en réduisant au maximum les manipulations manuelles. Il avait eu comme conséquence la réduction de recouvrement des chèques. Il permet à la clientèle de réaliser les opérations d'encaissement dans des délais ne dépassant pas 3 jours, quelle que soit la localisation géographique des lieux de dépôt des chèques. Le chèque normalisé est payé et échangé en effet sans être envoyé dans les agences du pays. «Le porteur du chèque normalisé peut se présenter à n'importe quelle agence bancaire pour l'encaisser en seulement trois jours. Il doit seulement remplir un formulaire au guichet. Le chèque normalisé est introduit dans le scanner avant d'envoyer l'image via le système de télécompensation vers l'agence bancaire du propriétaire du chèque pour authentifier la signature et vérifier la situation du compte», explique ce cadre bancaire.

Le traitement numérique du chèque normalisé par le scanner est possible grâce au numéro du Relevé d'Identité Bancaire (RIB) sur la partie gauche du chèque. Notre interlocuteur précise que le porteur du chèque doit surtout être prudent dans la manipulation du chèque normalisé, en évitant de plier le chèque ou de coller des vignettes d'identification qui créent des surépaisseurs. Ces plis et surépaisseurs peuvent être à l'origine de rejets ou d'erreurs de lecture par les scanners. Il faut éviter également les attaches métalliques rigides, qui risquent de rester fixées au chèque et sont ainsi susceptibles de détériorer les machines. Les bords inférieurs et droits du chèque sont des bords de référence pour les machines de traitement de chèques et doivent pour cela se présenter nets de toute détérioration.