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Le
fait saillant qui s'est imposé au cours de la première semaine de la campagne
électorale est que Louisa Hanoun, la candidate du Parti des travailleurs, fait
«un tabac» dans tous ses déplacements à travers le territoire. En terme de
participation populaire aux meetings qu'elle anime, elle parvient à faire
presque jeu égal avec le Président candidat, qui bénéficie lui pourtant d'une
machine électorale et d'une logistique sans commune mesure avec celle sur
laquelle elle s'appuie.
Louisa Hanoun fait salle comble et bien plus à chacune de ses prestations électorales. Preuve s'il en est qu'il existe bel et bien un engouement populaire autour de sa candidature. L'on est loin des auditoires clairsemés que rassemblaient la porte-parole du PT et son parti quand ils sont apparus sur la scène politique. Et c'est là un phénomène dû au patient travail pédagogique de proximité qu'ils ont mené pour faire connaître et vulgariser leur programme. Lequel s'avère être le seul au plan économique et social à être en totale antinomie avec les fondamentaux de l'ultralibéralisme qui sont la source d'inspiration de celui que le Président candidat a mis en oeuvre durant ses deux mandats et de ceux que d'autres acteurs politiques proposent en tant qu'alternative. Le marasme que l'application d'un projet de développement à orientation ultralibérale a provoqué dans le pays, le refus par beaucoup de la poursuite d'une politique économique et sociale basée sur cette vision, dont le résultat au plan international s'est traduit par une énorme crise dans le système financier mondial et la destruction des économies réelles, font que si les mises en garde que Louisa Hanoun ressassait au nom du PT contre la poursuite d'une telle politique ont longtemps fait sourire pour leur «contenu ringard», fruit d'une nostalgie de mauvais aloi, elles sont aujourd'hui reconnues comme ayant été prémonitoires et justes en ce contre quoi elles ont été lancées. Le discours de Louisa Hanoun et du PT est devenu d'autant plus audible et attractif qu'il est constaté que le Président candidat et les pouvoirs publics n'hésitent plus à se prévaloir d'une nouvelle stratégie économique axée sur la préservation du secteur d'Etat et donc de l'intervention étatique dans la sphère économique, comme le préconise le programme du PT. L'engouement populaire dont fait l'objet la candidate Louisa Hanoun ne va pas toutefois nous faire penser qu'elle peut créer la «grande surprise» dans ce scrutin présidentiel. Même si, pour entretenir l'enthousiasme de ses militants et sympathisants, Mme Hanoun feint d'y croire, elle sait, nous en sommes convaincus, que c'est mission impossible dans le contexte dans lequel a lieu cette élection présidentielle. Ce n'est pas, nous semble-t-il, l'ambition de remporter cette élection qui a motivé la participation du PT et la candidature de sa porte-parole. Leur objectif est de démontrer qu'ils ne sont plus une formation et une personnalité politique «folkloriques» et sans ancrage populaire, comme ils ont été si longtemps et injustement présentés par le pouvoir et des segments de l'opposition à celui-ci. Louisa Hanoun n'a pas tort de proclamer que le PT est devenu un parti de gouvernement. L'après-élection présidentielle pourrait bien confirmer ce fait. Nous y reviendrons. |
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