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Médéa: En finir avec les décharges anarchiques

par Rabah Benaouda

«La responsabilité de la protection de notre environnement incombe en premier, faudrait-il le rappeler, aux P/APC, aux chefs de daïra avant d'être une responsabilité collective. La loi est claire à ce sujet. La direction de l'Environnement n'intervenant que pour apporter son aide, si nécessaire, à travers notamment des conseils techniques».

C'est ce que n'a cessé de rappeler le wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, à chacune de ses nombreuses interventions faites lors de l'étude du dossier de l'Environnement dans la wilaya de Médéa. Un dossier d'»une sensibilité extrême» qui a été à l'ordre du jour de la première session ordinaire de l'APW de Médéa, pour cette année 2009 qui s'est tenue dernièrement. Un dossier, en même temps que celui tout aussi sensible de la jeunesse, dont l'étude et les débats ont été suivis avec une grande attention de la part, aussi bien de la composante élue de l'APW que de tout l'exécutif dont de nombreux directeurs sont intervenus et notamment ceux des services agricoles, de l'Hydraulique, de la Santé, du Commerce, de la Conservation des forêts, de l'Office national de l'Assainissement (ONA), de l'Algérienne des Eaux (ADE) et du Complexe antibiotical SAIDAL de Médéa.

En effet, après la présentation de ce dossier faite par le premier responsable de ce secteur au niveau de la wilaya de Médéa, l'assistance a eu à prendre connaissance du rapport établi par la commission de l'APW chargée de «l'agriculture, des forêts, de la protection de l'environnement et des ressources halieutiques». Un rapport qui est venu à la suite de nombreuses visites faites sur le terrain, à travers la majorité des 64 communes que compte la wilaya de Médéa et dont la conclusion est on ne plus inquiétante, alarmante même : «Il est devenu d'une extrême urgence, aujourd'hui plus que jamais, la prise en charge immédiate et effective de tous les problèmes ayant conduit à la situation déplorable et malheureuse qui caractérise aujourd'hui l'environnement à travers tout le territoire de la wilaya de Médéa. «Et ce rapport d'énumérer ces problèmes multiples constatés sur le terrain et dont nous citerons «l'emplacement anarchique des décharges publiques qui ne sont de surcroît ni contrôlées ni protégées, «les conséquences du commerce informel, à travers les multiples souks quotidiens et hebdomadaires», «la rareté des espaces verts, en milieu urbain, et l'abandon presque total de ceux existants, notamment ceux aménagés loin des bâtiments officiels», «le reboisement qui fait défaut sur les terrains aptes à être reboisés», «l'absence de prise en charge concernant les plants nouvellement mis sous terre d'où leur déperdition», «le manque flagrant d'hygiène concernant notamment les abattoirs clandestins comme ceux que l'on trouve dans les souks hebdomadaires et plus particulièrement, ceux touchant à la volaille», «la circulation, en toute liberté et au vu et au su de tout le monde, de véhicules vétustes et même neufs extrêmement polluants»... et la liste reste encore longue...

Une situation qui n'est pas sans créer un sentiment d'inquiétude profonde auprès des citoyens et, plus particulièrement, ceux qui font de la protection de l'environnement et de l'écologie leurs principales préoccupations. Une situation qui a amené cette commission de l'APW à proposer près d'une quinzaine de recommandations, tout aussi importantes les unes que les autres et dont la principale est, sans conteste, celle qui «appelle à la fermeture immédiate de toutes les décharges publiques anarchiques, et l'élimination de celles sauvages, pour les transférer dans des endroits plus adéquats». Une situation malheureuse dont souffrent de très nombreuses communes à travers la wilaya et dont nous citerons, à titre d'exemple, celles de Médéa, Ouamri, Berrouaghia, Tablat, Seghouane, Ouled Daïèd... Comme autres recommandations, cette commission appelle à «la reprise en main, par les APC, de la taxe due par les citoyens et relative à l'enlèvement des ordures ménagères», «la prise en charge des jardins publics et des espaces verts existants», «l'organisation de journées de volontariat dans les quartiers pour l'embellissement du paysage environnemental», «l'application de toutes les lois existantes relatives à la protection de l'environnement en milieu urbain», «mettre tous les moyens à la disposition des associations environnementales, qui activent effectivement leur permettant ainsi d'atteindre les objectifs pour lesquels elles ont été créées», «la multiplication des locaux commerciaux, tous secteurs confondus et notamment les boucheries, les boulangeries et autres pâtisseries», «la protection des forêts contre les incendies», «la réalisation de stations d'épuration des eaux usées», «la protection des villes qui se trouvent confrontées aux inondations et notamment celles de Béni-Slimane, Ksar El-Boukhari, Seghouane..»

Il reste, pour conclure sur cet épineux dossier de l'environnement, à rappeler que quelque puissent être les efforts consentis par toutes les autorités locales concernées tendant à la protection et à l'amélioration de notre paysage environnemental, la participation effective des citoyens reste plus que jamais indispensable, à commencer par l'instauration d'une véritable éducation environnemental au sein de la famille.