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Riouaya kbira

par El-Guellil

El gasba, el bendir, karkabou, el ghaïta et le gallal darou dala. La ville est en fête. En fait la ville est décorée. Plutôt maquillée. Des drapeaux partout, au point où tu ne peux plus voir le ciel. Des nuées de travailleurs occasionnels badigeonnent les abords des trottoirs. Des ballets de balais sont affectés à la nadhafa occasionnelle. De mémoire d'Oranais, jamais le théâtre n'a vu une aussi grande affiche accrochée sur son fronton.

Une grande comédie se joue... de nous et c'est toute la ville qui se transforme en scène.

Dans les coulisses, les coups bas commencent. Les premières places sont réservées, numérotées, il faut donc éliminer quelques uns. Pourquoi celui-là et pas l'autre ? Etre où ne pas être à la tribune d'honneur, là est la question. La question est : pour lequel des deux candidats, qui arrivent le même jour, la ville s'est transformée en salle de «chaud blanche appliquée même sur les troncs d'arbres» ?

C'est sans doute pour Louisa Hanoun, la candidate du Parti des travailleurs à la présidentielle. C'est pour connaître le circuit de cette dame.

Car il suffit d'éliminer toutes les artères décorées et nettoyées, (car celles-là, elles seront bouclées pour le passage du candidat indépendant) pour savoir où elle va passer. Hé oui, il est tellement indépendant que toutes les autorités se font un devoir d'encadrer sa campagne. L'autre, la candidate partisane, est censée avoir ses militants, le budget de son parti en plus de l' «allocation-élection».

Manquerait plus qu'elle revendique un avion présidentiel pour ses déplacements.

Manquerait plus qu'on mobilise toutes les mairies de la région où elle passe. Manquerait plus qu'on accroche son portrait «format géant» sur les façades des édifices publics. Manquerait plus que... C'est de sa faute Louisa Hanoun.

Elle aurait choisi de se présenter en candidat indépendant, elle aurait été prise en charge comme le candidat indépendant de notre volonté.