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«Nous sommes écoeurés par cette violence gratuite et nous désirons lutter
contre cela. Nous avons décidé de créer un comité de supporters «Ultras» pour
nous organiser. Nous prônons le fair-play et nous désirons donner la meilleure
image du supporter algérien. Le mouvement Ultra se développe en Algérie avec
les Verdé Leone et Méga Boys avec qui nous nous entendons très bien.
Nous avons mis en place une organisation avec vente de produits dérivés, cartes de membres, écharpes, tee-shirts, etc... Notre première apparition entre dans le cadre du derby CSC-MOC». Cette correspondance signée par Farid, président des «Ultras du CSC, est parvenue dernièrement à notre journal et a, bien évidemment, retenu notre attention. Pour la première fois, en effet, un comité de supporters entend lutter contre la violence gratuite, prôner le fair-play et donner la meilleure image du supporter algérien. Cette lettre est un véritable SOS à la société dans son ensemble et un appel à la sportivité. Elle dénote, en tous cas, d'un ras-le-bol de ces débordements de bandes d'excités, auteurs de troubles et de débordements qui tournent parfois au drame, comme ce fut le cas lors du match JSMS-CSC où le jeune supporter Farouk, a perdu la vie. Il n'avait que 21 ans et toute l'existence devant lui. Cette disparition cruelle a profondément touché sa famille, ses proches et ses collègues supporters. Cette malheureuse affaire a pris une ampleur démesurée, à tel point que les autorités des deux régions - Wali, présidents d'APW et d'APC, ainsi que des notables - ont été obligés d'intervenir et de faire appel à la sagesse des deux parties. Faut-il donc qu'il y ait mort d'homme pour que la voix de la conscience résonne et se fasse entendre ? Il semble que c'est le cas, et tout le monde ne peut que s'en réjouir, d'autant plus que ce sont exclusivement des jeunes qui ont pris cette très louable initiative. Les Ultras du CSC nous apprennent que d'autres comités ayant le même objectif, celui d'éliminer la violence au profit de la sportivité, joignent leurs efforts et mettent en place la vente de produits dérivés, c'est-à-dire l'arsenal classique du supporter, au vrai sens du terme. Sans verser dans un optimisme béat et sans être naïfs, nous soutenons cette campagne de sensibilisation, car il est grand temps de mettre un terme à cette violence. Récemment, les médias ont traité ce phénomène sous tous ses aspects, avec des avis autorisés. Il en est ressorti que la solution ne peut venir que de toutes les parties, les parents, les enseignants, les dirigeants, les entraîneurs, les sociologues ainsi que les organisations étatiques. En Angleterre, pays des «Hooligans» par excellence, la violence a fait des victimes mais elle a été bannie, grâce aux remèdes idoines appliqués par les responsables et les organisateurs. Aujourd'hui, les spectateurs sont à un mètre cinquante du terrain, sans grillage ni protection d'aucune sorte. Quel que soit le résultat, il n'y a plus de violence, tout juste quelques cris et... des chansons ! L'Angleterre, c'est l'exemple à suivre. Pour cela, encourageons les ultras du CSC pour leur courage et leur décision. Espérons que cet appel ne soit pas une bouteille jetée dans un océan d'indifférence. |
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