Chaque année, l'Algérie enregistre entre 20 et 30 cas de rage. On
enregistre 40.000 cas de morsures annuellement. Selon le service de la
prévention de la direction de la Santé et de la population de la wilaya d'Oran,
3.700 cas de morsures et un cas de rage humaine (un enfant âgé de 5 ans est
décédé après avoir été mordu par un chien) ont été enregistrés en 2008, soit
une augmentation de 23 % par rapport à 2007 où il a été enregistré 3.001 cas de
morsures, et un décès. Depuis l'année 2000, pas moins de 25.954 cas de morsures
(soit une moyenne annuelle de 2.883 cas) et 10 décès par la rage ont été
enregistrés à Oran. Le pic a été atteint en 2005 avec trois décès. Plus de 50 %
des cas de morsures ont été recensés dans la ville d'Oran. Les chiens errants
en sont responsables de 70 % des cas. Les mêmes statistiques font ressortir que
dans 19 % des cas, les morsures étaient profondes. Les spécialistes affirment
que la responsabilité est partagée entre les services communaux, qui ne sont
pas très efficace en matière de ramassage de chiens errants, et les citoyens,
qui ne respectent pas les heures du passage des camions de collecte des
ordures. Une situation à l'origine de la présence de déchets ménagers à
longueur de journée, représentant un lieu propice pour les animaux errants. Un
phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur ces derniers temps, notamment au
niveau des nouvelles cités non éclairées et où des chantiers sont toujours en
cours.
«Il faut changer de comportement si on veut que le nombre de chiens
errants et le nombre de cas de morsures diminuent», affirme un épidémiologiste.
«Il faut vacciner tous les animaux domestiques et respecter les heures de la
collecte des ordures», explique-t-il. Et d'ajouter que «même les animaux
domestiques peuvent être à l'origine d'autres maladies, notamment les zoonoses.
A titre d'exemple, les puces sont à l'origine de la fièvre boutonneuse (77 cas
ont été enregistrés à Oran en 2008, contre 112 cas en 2007)». D'autre part, la
responsable du service de la prévention avait déclaré auparavant que la wilaya
d'Oran compte environ 4.000 chiens dangereux (selon des estimations des
services de wilaya). L'intervenante avait mis l'accent sur le rôle de
l'abattage des chiens errants dans la diminution du nombre de cas de morsures.
A titre d'exemple, en 2004, les services des APC avaient abattu 1.927 chiens,
ce qui a ramené le nombre des cas de morsures à quelque 1.700 soit une
diminution d'environ 1.000 cas par rapport à la moyenne annuelle. Du côté de la
fourrière canine d'Oran, on affirme que la capture des chiens n'a pas été
interrompue. On souligne un manque de camions de ramassage. Notons qu'à Oran,
la prise en charge des cas de rage coûte environ 6 millions de dinars.