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Les automobilistes doivent faire preuve de beaucoup de patience en empruntant
certaines grandes artères d'Oran, transformées en véritables chantiers pour les
besoins de projets structurants destinés à améliorer la qualité du transport et
de la circulation au niveau de la wilaya.
Ceci est valable particulièrement à proximité du futur Centre des conventions de Sonatrach où les automobilistes, pour éviter le chantier de la future trémie, doivent emprunter une déviation via la cité Akid Lotfi pour rallier Canastel. Une autre trémie est en chantier à proximité de la résidence El-Bahia. Sur certaines voies situées sur le tracé du futur tramway, comme c'est le cas actuellement sur l'avenue de l'ANP, conduire devient un exercice stressant, particulièrement sur certains « points noirs » où des bouchons se forment aux heures de pointe. Sur cette avenue, la circulation automobile est actuellement perturbée sur trois endroits distincts dans le sens Oran/Es-Sénia, à savoir près de la banque CPA, à proximité du rond-point de l'INESM et à une centaine de mètres plus loin, près de l'ENST. Si l'on connaît la densité du trafic au niveau de cet axe, particulièrement durant les heures de pointe, on peut facilement deviner la difficulté que rencontrent les automobilistes. Une difficulté appelée à s'accentuer davantage au fur et à mesure que les besoins du projet nécessiteront des interventions plus franches et plus lourdes. En plus des travaux de déviation du réseau, il y aura également ceux consacrés à l'aménagement de la place d'Armes, la réalisation de 12 ouvrages d'art, dont un viaduc sur la RN 2A, au rond-point de l'ENSET. «C'est vraiment éprouvant, aussi bien pour le conducteur que pour le véhicule, contraint de rouler uniquement en 1e et en 2e », affirme, dépité, un automobiliste, enseignant de son état et qui traverse tous les jours et de bout en bout l'avenue de l'ANP pour rejoindre son lieu de travail à Es-Sénia. Un état de fait qui a poussé un grand nombre d'automobilistes à se rabattre sur les transports en commun, ne recourant au véhicule personnel que dans les cas les plus urgents. Mais même là, prendre le bus peut se révéler laborieux, avec les défaillances que l'on connaît tous pour ce mode de transport. Y a-t-il des mesures particulières pour limiter au maximum les désagréments aux automobilistes ? Lesquelles ? Des questions pourtant simples mais qui sont restées sans réponse lorsqu'on s'est adressé à la société du Métro d'Alger, en charge du projet. Son directeur, qui s'est excusé de ne pas pouvoir donner la moindre information sur le sujet, en application « d'une instruction émanant de sa tutelle », nous a gentiment orientés vers les services de la Direction du transport de la wilaya, seule, selon lui, habilitée à communiquer. Certes, pour assurer des travaux aussi lourds que ceux relatifs au projet du tramway, il est inévitable de fermer, même temporairement, certains tronçons, tout en prévoyant des déviations pour préserver un minimum de fluidité à la circulation automobile. Néanmoins, beaucoup d'automobilistes estiment qu'eux-mêmes peuvent contribuer à diminuer la densité du trafic au niveau de certains de ces points noirs, si seulement ils étaient informés à l'avance des travaux programmés et de leur durée dans tel ou tel tronçon. Un projet aussi important que celui du tramway, avec tout qu'il pourra engendrer comme désagréments pour les citoyens, mérite qu'on lui consacre une sorte de « bulletin d'information » quotidien qui renseignerait l'automobiliste oranais et même de passage sur les axes à éviter, a estimé un chauffeur de véhicule utilitaire chargé de la livraison de produits cosmétiques. A noter qu'actuellement, l'attention des pouvoirs publics se focalise sur l'organisation et la régulation du secteur du transport urbain pour l'adapter aux mutations socio-économiques imposées par les perspectives de «Oran, cité métropole». Le secteur des transports à Oran compte 92 opérateurs privés, disposant de 194 bus pour un total de 9.246 sièges offerts aux voyageurs des lignes de grande distance, alors que 793 autres transporteurs, totalisant un parc roulant de 665 bus pour une capacité de 22.770 sièges, assurent quant à eux le transport sur les lignes suburbaines. Mais en attendant la finalisation du plan du transport du grand Oran, le secteur demeure perturbé. Les pouvoirs publics comptent beaucoup sur le tramway pour mettre fin à l'anarchie qui prévaut. Les travaux du tramway d'Oran ont été, pour rappel, lancés en fin d'année dernière pour une durée de 26 mois, à la faveur d'un contrat signé en mars 2008 entre l'entreprise du Métro d'Alger (EMA) et le consortium espagnol Tram Nour, constitué du groupe Isolux (chef de file) et Alstom Transporte. Le tramway d'Oran aura un tracé bidirectionnel étendu sur une longueur de 18,7 kilomètres, entre la commune d'Es-Sénia et la localité de Sidi Maârouf, via la place du 1er Novembre au centre-ville, comprenant 30 rames d'une capacité de transport de 325 passagers chacune, soit 88,5 millions de passagers/an. Les travaux de réalisation de ce projet généreront 500 emplois directs et 1.500 autres indirects. Selon Tram Nour, le coût de cette opération a été évalué à plus de 39 milliards de dinars (355 millions d'euros). Pour une mise en service prévue avant la fin 2010, le projet comprend la création d'une autre ligne extra-muros de 35 km desservant diverses localités du groupement urbain d'Oran. |
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