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Des pilleurs à l'ex-Prisunic

par H. Saaïdia

L'ex-Prisunic, qui se muera en espace culturel, est depuis quelque temps la proie du pillage. Pire, cette bâtisse à deux sous-sols et deux étages a été transformée en repaire pour délinquants. Les appels des riverains, qui ne pouvaient que constater la déprédation de ce site, n'ont pas trouvé oreille attentive jusqu'ici. Cet édifice, qui abritait la grande unité «Emir Abdelkader» des ex-Galeries, «est à l'abandon», dénoncent plusieurs habitants du Boulevard de la Soummam, déplorant aussi «la transformation des venelles situées dans le périmètre de l'ex-Prisunic en coupe-gorge, la nuit». L'absence de gardien a ouvert grand la porte aux pilleurs. Ceux-ci s'infiltrent dans l'enceinte du bâtiment par de multiples brèches pratiquées à travers la palissade ceinturant l'édifice et qui n'ont pas été colmatées malgré les dénonciations répétées des voisins. Cette clôture est devenue, faute d'entretien, «une passoire», pour reprendre un riverain, témoin, depuis sa fenêtre donnant sur l'ex-Galerie, d'un saccage nocturne systématique. «Pas besoin de faire la veillée pour voir des hommes, sévissant à visage découvert, s'emparer des biens mobiliers du Prisunic. Ils volent des objets de toutes sortes, en fait tout ce qui a une valeur marchande : vitres, «mischler» et autres éléments de vitrine, câbles de cuivre, pièces de ferronnerie, produits de boiserie,... Ils utilisent un fourgon ou un camion, qu'ils garent au dos de l'édifice, dans un coin obscur.» Vu de l'extérieur, l'ex-Prisunic, qui a bénéficié d'un projet de confortement (il s'agissait précisément d'une opération dite de chemisage des piliers et des poutres), il y a près de deux ans, donne l'impression d'un oeuvre inachevée. Un chantier visant, selon la fiche technique élaborée par les services de l'APC, à le réaménager en structure dédiée à la culture, en abritant notamment, un musée d'art moderne, un musée de la cartographie, un méga-cybercafé et un centre de recherche et de documentation théâtrale. En attendant cette «métamorphose», l'ancien Prisunic se dégrade à petit feu et ... en silence.