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Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont décidé, dimanche à Vienne, de maintenir le plafond actuel de production de l'organisation et de revoir la question d'une baisse lors d'une réunion ministérielle annoncée pour le mois de mai prochain. C'est en substance ce qu'a annoncé, à la fin de la réunion ministérielle de l'organisation, le ministre qatari du Pétrole, Abdallah Al Attyah. Pas de surprise donc pour tous ceux qui avaient prévu que l'OPEP n'irait pas vers une autre coupe dans sa production, après les 4,2 millions de barils/jour taillés entre septembre et décembre 2008 pour freiner la chute des prix du brut. A Oran, à la mi-décembre 2008, l'OPEP avait réagi brutalement en décidant de réduire d'un coup de 2,2 MBJ sa production, pour la troisième fois en deux mois. Les prix avaient certes cessé de dégringoler, mais n'avaient plus cette configuration des 70-80 dollars/baril espérée par l'organisation et les pays producteurs membres. A Vienne, les pays membres ont décidé de reconduire l'actuel plafond de production, même si des pays comme le Venezuela, l'Iran et la Libye, et à un moindre degré l'Algérie, étaient pour une autre réduction de production pour raffermir davantage les prix du brut. Caracas avait même proposé une coupe allant de 1 à 1,5 MBJ pour soutenir les prix. «Il faudrait retirer du marché entre 1 et 1,5 million de barils», avait indiqué juste avant la réunion le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez. Le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, avait de son côté assuré, juste avant d'entrer dans la salle de réunion, qu'une baisse de production était dans l'air. Finalement, l'OPEP s'est rangée du côté de l'Arabie Saoudite, qui était plutôt favorable au maintien de l'actuel plafond de production, mais avec un plus grand respect des quotas des pays membres. En outre, Ryad s'était fait l'avocat des économies industrialisées en prônant la prudence et donc le gel d'une autre baisse de production en mettant en avant la mauvaise conjoncture économique actuelle. Ali Nouaimi, ministre du Pétrole saoudien, avait souligné, dans une déclaration au quotidien Al Hayat paraissant à Londres, qu'»il fallait équilibrer le marché» et que «toute nouvelle réduction de la production de l'OPEP conduirait à une hausse des prix du brut et empêcherait une contribution à une relance de l'économie mondiale». Même position chez les Koweïtiens qui, par la voix du ministre du Pétrole Sheikh Ahmad Abdallah Al-Sabbah, se sont opposés à toute baisse de la production. Le ministre a demandé qu'il «n' y ait pas d'autre baisse, mais un meilleur respect des quotas». Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'OPEP applique à 80% l'engagement de réduction de sa production, mais dépasserait encore de 900.000 B/J l'objectif de baisse de production qu'elle s'était fixée à Oran (4,2 MBJ cumulés depuis septembre 2008). La décision de l'OPEP de maintenir ainsi son plafond de production devrait calmer les appréhensions du marché pétrolier, très volatil du fait de la récession qui touche de grands pans de l'économie mondiale, avec une baisse de la demande de brut et à l'approche de la saison estivale. Mais l'annonce que l'organisation devrait se réunir de nouveau au mois de mai à Vienne, contrairement aux habitudes de l'OPEP qui se réunit souvent deux fois par an, laisse grandes ouvertes les suppositions quant à un autre tour de vis. Un geste d'apaisement en direction du marché pétrolier, alors que la Russie compte s'investir davantage au sein de l'organisation, même si pour le moment elle n'a pas apporté de choses concrètes dans ses déclarations de rapprochement avec l'OPEP. Sur les marchés pétroliers, les cours de l'or noir, qui avaient terminé la semaine autour de 45 dollars/baril pour le brut de la mer du Nord, devraient ouvrir en légère baisse, les investisseurs n'étant plus stressés par une action vigoureuse de l'OPEP. |
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